Ouverture du procès de Francis Heaulme à Metz, jugé pour les meurtres de deux enfants
Un cinquième procès s'est ouvert pour le tueur en série Francis Heaulme, accusé d'avoir tué deux enfants en 1986 à Montigny-lès-Metz (Moselle). Le "routard du crime" est jugé pendant trois semaines lors d'un procès très attendu.
Le tueur en série Francis Heaulme est jugé du 25 avril au 18 mai pour le meurtre de deux enfants à Montigny-lès-Metz en 1986. Au printemps 2014, le premier procès de M. Heaulme, déjà condamné deux fois à perpétuité pour neuf meurtres, avait été suspendu après des témoignages de dernière minute susceptibles de mettre en cause un autre homme.
Le procès s'est ouvert à 10H20 dans une salle comble en présence de l'accusé, arrivé sous bonne escorte. Heaulme est monté directement en ascenseur et a pris place dans le box en verre. Veste bleue, cheveux blancs, vouté, l'homme à vieilli.
Son avocate Liliane Glock a donné le ton de sa défense. "Je considère que ce procès est impossible", a-t-elle déclaré à la presse. "Le parquet sait forcément depuis 1995 qu'on sait extraire l'ADN, depuis 10 ans. Or les preuves ont été détruites", a-t-elle souligné.
- Une affaire sans coupable -
En 2014, des témoignages de dernière minute, susceptibles de mettre en cause Henri Leclaire, avaient conduit la cour d'assises de la Moselle à suspendre le procès de Francis Heaulme.
Un juge d'instruction avait alors été saisi d'une nouvelle information judiciaire. A l'issue de celle-ci, Henri Leclaire, mis en examen, avait dans un premier temps été renvoyé devant les assises, malgré ses dénégations. Puis la chambre d'instruction, qu'il avait saisie en appel, avait prononcé un non-lieu le 7 juillet dernier.
La mère de l'une des deux victimes avait formé un pourvoi en cassation. Devant la chambre criminelle de la haute juridiction, l'avocat général avait estimé qu'au lieu d'ouvrir une nouvelle information judiciaire visant Henri Leclaire, il aurait fallu rouvrir le dossier pour "charges nouvelles".
Le magistrat avait soulevé d'office ce moyen, qui ne figurait pas parmi les arguments soulevés par la défense de la mère de Cyril Beining, à l'origine du pourvoi en cassation.
Le 10 janvier, la Cour de cassation a définitivement mis hors de cause cet ancien manutentionnaire qui travaillait non loin du talus SNCF sur lequel les deux garçons de 8 ans ont été retrouvés le crâne enfoncé à coups de pierre le 28 septembre 1986.
- Les familles des enfants n'attendent rien du procès -
Francis Heaulme est donc jugé seul, pendant trois semaines, par la cour d'assises de la Moselle, pour cette affaire qui connaîtra peut-être son épilogue judiciaire plus de 30 ans après les faits. Quelques semaines après les meurtres d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining, un adolescent de 16 ans, Patrick Dils, avait avoué, avant de se rétracter. Premier mineur condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il fut, en 2001, l'un des rares condamnés en France à bénéficier d'une procédure de révision, qui aboutit à son acquittement.
La présence de Francis Heaulme à proximité du lieu du crime le jour du meurtre avait été un élément clef de cet acquittement, qui relança près de 15 ans de procédure.
Henri Leclaire avait été le premier à avouer en 1986 le meurtre d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining, morts le crâne enfoncé à coups de pierre sur un talus SNCF où ils jouaient, à Montigny-lès-Metz. Mais il s'était rapidement rétracté. Les enquêteurs avaient fini par écarter la piste Leclaire, relevant des inexactitudes dans ses déclarations, et estimant, après une reconstitution, que sa corpulence l'empêchait de monter sur le talus.
Quelques mois plus tard, un adolescent de 16 ans, Patrick Dils, avait aussi avoué les meurtres avant de se rétracter. Premier mineur condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il fut, en 2001, l'un des rares détenus en, France à bénéficier d'une procédure de révision, qui aboutit à son acquittement.
Après des déclarations de son avocate au sujet de l'état de santé dégradé de son client Francis Heaulme, une expertise réalisée récemment a jugé son état de santé compatible avec une comparution devant les assises.
0 Commentaire