La fin de campagne présidentielle percutée par un attentat sur les Champs-Elysées
Un attentat revendiqué par Daesh a tué un policier et blessé deux autres fonctionnaires sur les Champs-Elysées à Paris vingt-quatre avant la fin de la campagne de la présidentielle. Le vote qui doit se dérouler dimanche pour le premier tour est percuté par cette attaque terroriste.
Un homme a ouvert le feu contre des policiers sur l'Avenue des Champs-Elysées à Paris vers 20H50. Un policier a été tué dans l'échange de coups de feu tandis qu'un autre a été grièvement blessé. Le ministère de l'Intérieur a démenti la mort d'un second policier affirmant qu'en plus du fonctionnaire tué, l'attaque a blessé grièvement deux policiers.
Le tireur, équipé d'une arme lourde a été tué par des tirs de policiers. Le ministère de l'Intérieur a assuré que l'assaillant s'est arrêté à hauteur d'un car de police et a tiré de manière "délibérée" sur les fonctionnaires de police puis a pris la fuite à pied. Il a ensuite été abattu par les policiers. L’assaillant serait sorti de sa voiture arrêtée au niveau d’un car de police où se trouvaient plusieurs fonctionnaires en repos. Le suspect a tiré sur le véhicule puis a mortellement touché, avec un fusil d’assaut, l’un des policiers. Il a ensuite visé deux autres agents qui ont riposté avec leurs armes de service.
EN DIRECT. Attaque terroriste sur les Champs-Elysées à Paris: un policier tué, deux blessés
L’organisation terroriste Etat islamique (EI), appelée également Daesh, a revendiqué en début de nuit vendredi cette nouvelle attaque terroriste touchant la France qui s’apprête à voter dimanche pour le premier tour de la présidentielle.
François Hollande a évoqué lors d’une allocution organisée dans la cour de l’Elysée un acte terroriste alors que la section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie d’une enquête. Le procureur de la République de Paris, François Molins, s’est brièvement exprimé dans la nuit assurant que le terroriste a été formellement identifié et que des opérations de police sont en cours dans le cadre des investigations.
Cet attentat intervient à quelques heures de l’achèvement de la campagne pour le premier tour de la présidentielle qui se tient dimanche 23 avril dans un contexte déjà marqué par la lutte anti-terroriste.
- Attentat déjoué cette semaine -
Mardi, deux hommes ont été interpellés à Marseille (sud) alors qu’ils sont suspectés d’avoir voulu projeter des actions violentes durant la campagne présidentielle. Les policiers ont retrouvés de nombreuses armes et des explosifs tandis que des candidats à la présidentielle étaient possiblement visés. Jeudi dernier, les candidats et leurs équipes avaient été prévenus d’une menace forte pesant sur les rassemblements de campagne et les quartiers généraux. Les deux hommes de nationalité française, arrêtés mardi matin à Marseille par la DGSI, avaient l'intention de passer à l'acte "dans les tout prochains jours", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl. Les photos des deux suspects avaient été distribuées jeudi aux services de sécurité de certains candidats notamment Emmanuel Macron, François Fillon, Marine Le Pen et Benoit Hamon.
Le candidat Les Républicains est l’un des plus menacés et a confirmé jeudi qu’on lui avait proposé de porter un gilet par balles lors d’un meeting pour sa sécurité lors d’un meeting à Nice, ce qu’il a refusé.
Attentat déjoué avant la présidentielle: les deux suspects ont fait un trajet Nancy-Marseille
Au moment où cet homme tirait sur des policiers sur les Champs-Elysées, les 11 candidats étaient interrogés successivement sur France 2 pour une émission spéciale. La plupart ont rendu hommage au policier tué et ont replacé leurs propositions sur la sécurité et le terrorisme dans leurs interventions télévisées relayées ensuite sur les réseaux sociaux.
Des gendarmes mobiles sécurisent un meeting de Marine Le Pen à Paris, lundi 17 avril 2017. (PHOTO: LORACTU)
François Fillon et Marine Le Pen ont annulé leurs déplacements prévus vendredi mais doivent s’exprimer depuis leurs QG de campagne dans la matinée. Le candidat LR a laissé entendre que les candidats devaient suspendre leur campagne pour les dernières 24 heures. Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et Benoit Hamon n’ont pas fait savoir de changement d’agenda.
François Hollande a annulé un déplacement prévu en Bretagne vendredi et a annoncé dans la soirée la convocation d’un conseil de défense à 8H vendredi matin à l’Elysée avec les ministres régaliens de l’Intérieur, de la Défense, de la Justice et le Premier ministre.
- Sécurité renforcée le jour du vote -
Pour sécuriser les 67.000 lieux de vote le 23 avril, "plus de 50.000 policiers et gendarmes sont mobilisés. A quoi s'ajoutent les militaires de l'opération Sentinelle. J'ai adressé en ce sens une circulaire à l'ensemble des préfectures tant sur les mesures de prévention à prendre que sur les éventuelles interventions en cas de difficultés", avait détaillé dimanche Matthias Fekl.
Outre les bureaux de vote, il faut aussi, rappelle le ministre, assurer "le bon déroulé de la campagne présidentielle, la sécurité des meetings et des rassemblements, la sécurité des candidats et de leurs quartiers généraux de campagne."
Dimanche, près de 45 millions d’électeurs sont appelés aux urnes alors que le scrutin s’annonce incertain, selon les sondages. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont donnés en tête dans un mouchoir de poche tandis que François Fillon et Jean-Luc Mélenchon sont au coude-à-coude juste derrière.
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