Procès Heaulme: itinéraire d’un garçon à l’enfance difficile devenu tueur en série sans pitié
Le procès de Francis Heaulme, poursuivi pour le meurtre de deux enfants à Montigny-lès-Metz (Moselle), s’est poursuivi jeudi et vendredi. Le routard du crime a été confronté à plusieurs membres de sa famille jeudi. L’occasion de comprendre l’itinéraire d’un garçon à l’enfance difficile devenu un véritable serial killer.
La sœur du tueur en série, âgée de 50 ans, et qui a fait face à Francis Heaulme a demandé à la Cour d’assises jeudi que toute la vérité soit faite dans cette affaire judiciaire hors-norme. "Je voudrais une vérité sur ce procès. Je voudrais en savoir plus. Si je suis venue ici aujourd'hui, c’est pour mon frère, pour que madame Beining sache la vérité. Je compatis avec cette dame qui a perdu son enfant. Cette affaire de Montigny-lès-Metz me mélange la tête, elle est très compliquée" a-t-elle indiqué, l’air perdu au milieu d’un tribunal qui est rythmé depuis mardi par ce 5e procès du routard du crime jugé pour le meurtre de deux enfants tués en 1986.
Elle dépeint le portrait d’un homme compliqué. "Francis, c'est une personne… on va dire compliquée. C'est pas toujours une personne… C'est compliqué. Il tombe toujours dans des drôles de situations, on va dire" dit-elle au président de la Cour d’assises de la Moselle qui doit rendre son verdict le 16 mai. Durant son audition, elle s’est tournée vers son frère: "Serais-tu capable de me regarder et de me dire : est-ce que c’est toi qui as tué ?". "Non, c'est pas moi" a nié Francis Heaulme qui avait déjà assuré mardi "Montigny, c’est pas moi !" reconnaissant avoir commis des meurtres pas ceux de Cyril et Alexandre. "Aujourd'hui, je voudrais dire à mon frère : je serai toujours là pour toi Francis" a aussi lancé la quinquagénaire avant que le tueur en série ne casse son armure en pleurant.
- Un "attardé", selon sa soeur -
Christine Heaulme a assuré que son frère est "une personne qui a un cœur, pas une pierre". Elle dépeint le portrait d’un homme "très solitaire" qui "lisait ses Picsou" Magazine et qui aimait beaucoup son vélo. Alors que le président de la Cour lui a rappelé que le mère considérait Francis Heaulme comme attardé, elle a confirmé qu’elle était d’accord avec cette "analyse". "Moi aussi, je dis que mon frère était attardé. Même moi, à 50 ans, je dis à beaucoup de gens que mon frère est attardé".
La sœur de Francis Heaulme a assuré devant la Cour d’assises de Metz que leur père a eu recours à des attouchements sexuels sur elle "mais il n'y a pas eu pénétration" précise-t-elle. Une scène qui intervient juste après la mort de la mère de Christine et Francis Heaulme.
- "Il a jamais fait de mal à quelqu'un" défend le père -
Le père de Francis Heaulme et de sa sœur était également entendu jeudi devant la Cour d’assises. "Je m'excuse de mal parler, parce que j'ai des troubles" a introduit Marcel Heaulme. Durant les échanges avec le président, il n’a jamais reconnu être alcoolique ou violent dans le cercle familial contrairement aux témoignages. "Il a jamais fait de mal à quelqu'un, il est trop sérieux pour faire des choses comme ça" a défendu son père qui n’a pas vu son fils depuis près de trente ans. Sa belle-mère et son ex-beau-frère le décrivent comme "quelqu'un de très gentil" tandis que sa seule conquête féminine connue à ce jour a confirmé cette facette. Malgré neuf meurtres en plus des accusations qui pèsent sur lui dans l’affaire de Montigny-lès-Metz, le portrait de ses proches est aux antipodes de la cruauté des homicides du routard du crime.
Vendredi, d'anciens collègues de Francis Heaulme, un juge d'instruction, et un inspecteur qui ont travaillé sur le double meurtre de Montigny-lès-Metz doivent être entendus par la Cour d’assises de Moselle qui a jusqu’au 18 mai pour refaire l’itinéraire du tueur en série et décider de son degré de responsabilité dans cette affaire qui a marqué toute une région.
0 Commentaire