Accident du TGV-Est: le freinage tardif dû "à des erreurs d'appréciation"
Le Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a présenté aux familles de victimes les conclusions de son rapport sur le déraillement d’un TGV d’essai en Alsace qui avait fait 11 morts et 42 blessés en novembre 2015.
Le Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a présenté ce mardi aux familles de victimes les conclusions de son rapport sur le déraillement d’un TGV d’essai en Alsace qui avait fait 11 morts et 42 blessés le 14 novembre 2015. Le BEA-TT était chargé des enquêtes techniques sur les accidents de transport terrestre. Il a annoncé que le freinage tardif du train était dû "à des erreurs d’appréciation".
Dans une note d'étape dévoilée en février 2016, le BEA-TT avait expliqué que la «cause unique» de ce premier accident mortel dans l’histoire du TGV est «la vitesse très excessive de la rame d’essai», le 14 novembre 2015, à Eckwersheim (Bas-Rhin).
Selon les enquêteurs, "l’excès de vitesse constaté était dû uniquement à un déclenchement du freinage trop tardif d’environ 12 secondes", dont les causes apparaissaient "multiples" et n'étaient à l'époque "pas encore complètement établies".
Ce TGV d’essai effectuait des tests en Alsace, sur le nouveau tronçon de la ligne à grande vitesse Paris-Strasbourg, qui devait en principe entrer en service quelques mois plus tard, et ne le sera qu’en juillet 2016, avec trois mois de retard.
Mi-février, une note d’étape du Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) avait estimé que « la vitesse très excessive de la rame d’essai » était la « cause unique » du déraillement du TGV.
- Trois personnes mises en examen -
Les experts s’étaient aussi étonnés du flou des documents qui réglementent les essais, en particulier celui qui indique que c’est au chef d’essais d’ordonner de réduire la vitesse, alors que celui-ci n’est pas dans la cabine de pilotage mais à l’arrière. « En a-t-il les moyens ? Quel peut être son temps de réaction ? »
Le rapport adressé au CHSCT déplorait aussi le « manque de rigueur » dans la chaîne de commandement, qui ne précise pas suffisamment les liens de subordination entre les employés de Systra et ceux des branches SNCF. Le cabinet Technologia précisait toutefois que les organisations des essais se sont améliorées depuis le drame.
Parmi les autres dysfonctionnements, le cabinet revient sur la présence d’invités à bord du TGV d’essai, alors que le règlement l’interdit. Dans le rapport, une photo prise dans la cabine montre que quatre personnes étaient autorisées à l’avant. Or, elles étaient sept au moment où s’est produit le déraillement, ce qui a coûté la vie à deux de ces « invités ».
Trois salariés de la SNCF et de sa filiale Systra ont été mis en examen le 12 octobre dernier pour "homicides et blessures involontaires" pour ce drame qui est le plus lourd de l'histoire du TGV.
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