Enlèvement de Bernyss : le ravisseur trahi par son ADN aurait agressé sexuellement trois autres fillettes
Le procureur de la République de Briey a confirmé ce mardi l’arrestation du ravisseur présumé de la petite Berenyss qui avait été enlevée puis relâchée jeudi dernier. L’homme, qui a été trahi par son ADN, est également mis en cause dans une affaire d’agression sexuelle sur des proches.
Une "avancée déterminante" a été réalisée dans l'enquête sur l'enlèvement la semaine dernière de Berenyss, 7 ans, a annoncé mardi le procureur de Briey (Meurthe-et-Moselle), Yves Le Clair. Les gendarmes avaient interrompu samedi en fin de journée leurs recherches sur le terrain pour retrouver le ravisseur de Berenyss, 7 ans, retrouvée vivante jeudi soir dans les Ardennes.
Selon des sources proches de l'enquête, homme est un agriculteur qui est domicilié dans la Meuse. Le suspect âgé de 48 ans a bien été confondu grâce aux analyses ADN pratiquées sur les effets personnels de la fillette, notamment ses vêtements. Le suspect était en effet connu des services de police, son ADN était inscrit au fichier des empreintes génétiques Une perquisition est en cours à son domicile alors que le suspect est en garde-à-vue. Le suspect a été arrêté vers 6H00 par le GIGN ce mardi matin dans le village de Montzéville près de Verdun.
Une information judiciaire ouverte pour "enlèvement et séquestration", "agression sexuelle"
Une information judiciaire pour enlèvement et séquestration, ainsi qu'agression sexuelle sur mineur de 15 ans, va être ouverte, a confirmé le procureur de la République de Briey. "En effet, le comportement du mis en cause peut recevoir cette dernière qualification, car son comportement a été impudique", a précisé le procureur, sans vouloir en dire davantage. La victime mineure bénéfice du huit-clos concernant les faits portant atteinte à sa pudeur et à son corps. "Si la victime n'a pas subi de violences, le comportement du mis en cause peut être qualifié d'agression sexuelle" a assuré M. Le Clair.
L'homme est connu des services de police et de la justice. L’agriculteur qui est âgé de 48 ans, placé en garde-à-vue à son domicile, a déjà été condamné en 2000 pour une infraction à la chasse. Il a également été condamné à quatre reprises pour des faits de violences et de dégradations. Une première inscription à son casier judiciaire qui va précéder une récente plainte pour agression sexuelle qui date de «quelques mois» et dont l’enquête est suivie par le parquet de Verdun.
De l’ADN retrouvé sur les vêtements et sous vêtements de Berenyss
C'est lors d'une récente plainte pour agression sexuelle que son ADN a été prélevé dans le cadre de l’ouverture d’une enquête préliminaire et il a été inscrit au fichier des empruntes génétiques qui contient plus de 2,5 millions d’identités de suspects ou condamnés de faits graves, crimes et délits. L'ADN de cet homme a été retrouvé sur les vêtements et les sous-vêtements de la fillette.
Une plainte a été déposée par trois de ses proches pour agression sexuelle. Deux de ses nièces et une autre proche, toutes de sexe féminin, affirment que cet agriculteur les a agressés sexuellement. Toutes les victimes présumées sont mineures et ont un âge semblable à Berenyss, c’est-à-dire moins d’une dizaine d’années.
Trois plaintes déposées par des fillettes de sa famille pour agression sexuelle
Selon nos informations, outre le rebondissement lié à l'ADN du suspect, la fillette avait décrit aux enquêteurs l'extérieur et l'intérieur de la maison de son ravisseur où elle a été séquestrée pendant plusieurs heures. Peu avant 23H, l'enfant avait été déposé dans le village de Grandpré dans les Ardennes à deux heures de route du lieu du rapt. Le village d'origine du ravisseur présumé se trouve à environ une demi-heure de route du lieu d'abandon de l'enfant. Toujours selon nos informations, un portrait robot du suspect avait bien été réalisé avec la fillette mais n'avait pas été publié. Ce portrait robot correspond au meusien arrêté ce matin par le GIGN.
Selon la gendarmerie, l’alerte enlèvement déclenchée pour la 14ème fois depuis sa création a motivé le ravisseur à abandonner la fillette. «Au moment où l’alerte enlèvement a été déclenchée jeudi (vers 16h, NDLR), l’homme a décidé de mettre la fillette dans son véhicule et de prendre la direction des Ardennes» où il a abandonné l’enfant à 45 kilomètres de son domicile dans un lieu choisi «par hasard», selon le procureur.
Il lui a dit qu’il était marchand de bonbons
Le suspect qui a été interpellé dans le calme par les hommes du GIGN car il pouvait être armé nie les faits reprochés et reste muet pour le moment. Il «ne collabore pas avec les enquêteurs», selon le procureur qui va demander son placement en détention provisoire à l’issue de son audition. Il va être préalablement mis en examen pour «enlèvement et séquestration avec libération sous 7 jours» et «agression sexuelle sur mineure de 15 ans».
L’agriculteur qui vit seul, marié mais séparé a des enfants n’était pourtant pas connu pour être «un prédateur sexuel» ou «pédophile» selon les enquêteurs. Mais la récente plainte de trois proches et le comportement du suspect dans cette affaire montre son intérêt pour les jeunes filles. «Il a utilisé un paquet de bonbon pour enlever Berenyss, il a fait preuve de bienveillance pour faire monter l’enfant dans son véhicule. Une fois qu’elle y est montée, il lui a dit qu’il était marchand de bonbons» selon un gendarme. Ce véhicule a été retrouvé à son domicile et sera expertisé au laboratoire central de la gendarmerie nationale.
Jusqu’à 200 gendarmes mobilisés sur le terrain
Les enquêteurs misaient beaucoup sur les résultats d'analyses ADN à partir d'échantillons prélevés sur un sachet de bonbons avec lequel le ravisseur avait attiré la fillette dans son véhicule. Plusieurs départements criminalistiques avaient été saisis pour analyser également le vélo, les vêtements que portait Berenyss ainsi que les traces de véhicule relevées sur les lieux de l'enlèvement et sur celui de sa libération.
La fillette avait été enlevée jeudi vers 15H00 dans son village de Sancy (Meurthe-et-Moselle). Une fourgonnette blanche de type Kangoo avait été aperçue peu après. Quelques heures après le déclenchement de l'alerte enlèvement et huit heures après sa disparition, la fillette avait été libérée par son ravisseur, saine et sauve, devant la maison d'une femme médecin de la petite commune de Grandpré dans les Ardennes, à 120 km de là.
(Avec AFP)
0 Commentaire