L’accueil des migrants, pomme de discorde entre l’Etat et les élus à Vandœuvre-lès-Nancy

Société

La caserne accueille plus d'une centaine de migrants. (PHOTO : DR)

Le nombre de migrants hébergés dans la caserne Feron à Vandœuvre-lès-Nancy au sud de l’agglomération semble désormais connu : 163. Ces migrants seraient toutefois hébergés jusqu’à la fin de l’année 2016 dans l’attente de l’estimation de prix de vente par l’Etat du terrain où est installée cette ancienne caserne militaire. Le maire (PS) de la ville espère que l’opération de fera vite : contre l’accueil des migrants dans sa commune «qui n’a pas les moyens», l’élu socialiste constate que l’Etat ne semble pas pressé de se séparer de cette caserne.

 «Ce n’est pas moi le maître du jeu. Je n’ai pas les cartes en main. Mais le préfet m’a garanti que les Domaines allaient fixer un prix, et qu’il n’y aura plus aucun migrant à Faron d’ici la fin de l’année» assure Stéphane Hablot dans la presse locale. Une fois les prix estimés par l’Etat, la ville pourra vendre les terrains à des promoteurs immobiliers qui comptent bien y construire logements et services en prolongement de l’écoquartier actuellement en chantier juste en face.

Un premier projet urbain a été retoqué par l’Etat et un second est actuellement en cours d’étude. Le maire de Vandoeuvre entend y construire des logements mais aussi des jardins partagés, une salle de sport ou encore un parcours de santé. Le maire socialiste de la ville avait été clair lors du débat d’accueil des réfugiés dans les villes françaises. «Les réfugiés doivent être répartis dans des villes qui ont les moyens de les accueillir, où c’est possible (...)» disait-il, notant qu’à Vandoeuvre ce n’est pas vraiment le cas car il y a déjà beaucoup de HLM. «Proposer de loger les réfugiés dans des casernes, c’est se donner bonne conscience (…)» disait-il, assurant qu’il souhaitait que de vrais logements soient proposés aux réfugiés.

- La mairie veut y construire des logements et jardins -

LIRE AUSSI. Le maire PS de Vandœuvre-lès-Nancy s’oppose à l’accueil de réfugiés dans sa commune​

Le Front national s’est de nouveau mêlé au débat. «A ce rythme et compte tenu du peu de crédibilité de la parole politique du Gouvernement combien seront-ils dans un an ? 300 ? 600 ? 1000 ? Il est temps d’envoyer un message clair au gouvernement en refusant cette folle politique de peuplement décidée par Manuel Valls et soutenue de fait par Les Républicains (ex-UMP) pour masquer tout à la fois leur démagogie et leur impuissance» s’insurge le Front national départemental dans un communiqué.

«Jusqu’à présent, il y avait une véritable opacité, non seulement de l’Etat mais aussi de la part des responsables politiques locaux, quant au nombre exact de migrants logés dans ces bâtiments. Le 30 novembre 2015, en pleine campagne des élections Régionales, nous nous souvenons que Florian Philippot et Dominique Bilde, présents sur place n’avaient pu obtenir de réponse quant au nombre de personnes hébergées. En dépit de multiples appels à la mairie» s’indigne le parti.