Le maire PS de Vandœuvre-lès-Nancy s’oppose à l’accueil de réfugiés dans sa commune

Société

Jeudi 29 octobre 2015, Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle). Le président de la République visite des logements rénovés dans un quartier populaire de la ville. PHOTO : M. Etchegoyen

«Ça me fait marrer d'entendre dire qu'on aurait dit à Lucette de fermer sa gueule [au sujet des immigrés]. Parce que sur le fond et dans son raisonnement, je la rejoins!"», confie le maire cité par L’Express. Pour lui, la prise en charge des demandeurs d'asile se ferait au détriment des SDF et constituerait un «tabou» alors «qu'il faut qu'on en parle au niveau national» a confié Stéphane Hablot (PS) qui dirige la seconde ville de Meurthe-et-Moselle, en nombre d’habitants, derrière Nancy. Le maire réagissait notamment à la polémique autour de l’affaire Lucette, cette retraitée de la ville qui a affirmé qu’elle n’a pas pu poser une question à François Hollande reçu chez elle lors d’une visite hyper préparée devant les médias jeudi dernier. Elle voulait dire au président de la République qu’il s’occupait «trop» des réfugiés en oubliant l’urgence des SDF qui «crèvent dans nos rues».

En fait, depuis plusieurs mois Stéphane Hablot partage tout à fait le point de vue de Lucette Brochet – qui était par ailleurs colistière sur sa liste aux municipales de 2008 – bataillant que pour que la caserne Ferron située sur sa commune ne soit pas conservée par l’Etat. Cette ancienne caserne militaire sert de centre d’accueil pour demandeur d’asile. Depuis la rentrée 2015 face à l’afflux massif de migrants syriens et irakiens en Europe et devant l’engagement de la France d’en accueillir 26 000 en deux ans, plusieurs élus locaux et des associations plaidaient pour que cette caserne puisse héberger des réfugiés demandant l’asile. Une idée qui n’est pas du goût du maire PS de Vandœuvre-lès-Nancy qui veut transformer cette caserne en logements et commerces.

"Pour accueillir des réfugiés, il faut des moyens …"

En septembre, M. Hablot affirmait  que «pour accueillir des réfugiés, il faut des moyens. Le problème est collectif. Il ne faut pas s’en débarrasser là où il y a des HLM ! Par rapport à une ville comme Vandœuvre, je veux que rien ne nous soit imposé (..)», selon L’Est Républicain. «Les réfugiés doivent être répartis dans des villes qui ont les moyens de les accueillir, où c’est possible (...)» disait-il, notant qu’à Vandoeuvre ce n’est pas vraiment le cas car il y a déjà beaucoup de HLM. «Proposer de loger les réfugiés dans des casernes, c’est se donner bonne conscience (…)» disait-il, assurant qu’il souhaitait que de vrais logements soient proposés aux réfugiés.

A la mi-septembre, les 20 maires de l’agglomération de Nancy dont Stéphane Hablot s’étaient accordés sur l’accueil de réfugiés d’ici la fin de l’année 2015. Pour le moment, la coordination logistique, le choix des lieux d’accueil, la mobilisation de moyens techniques, alimentaires et d’insertion sont en cours de préparation.