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A Thionville, des séniors de plus de 90 ans forcés à voter aux municipales

Thionville - 07/05/2015 17h07
LORACTU.fr La Rédaction
A Thionville, des séniors de plus de 90 ans forcés à voter aux municipales
Faits Divers
La mairie de Thionville (Moselle). PHOTO : GOOGLE STREET VIEW/ LORACTU.fr

L’enquête de police révèle que plusieurs procurations frauduleuses se sont invitées dans la campagne des municipales de mars 2014. Si le Conseil d’Etat a annulé l’élection pour un tract frauduleux, la justice pourrait bien mettre au jour un vaste système de fraude à Thionville (Moselle).

Les révélations continuent à Thionville où une nouvelle campagne des municipales s’est ouverte après l’annulation du scrutin de mars 2014 par le Conseil d’Etat. L’enquête pénale ouverte après une plainte de l’ex-maire PS de la ville continue avec la garde-à-vue de trois proches de la députée UMP Anne Grommerch, l’audition de cette dernière et l’audition d’une centaine de personnes concernées par la dernière campagne municipales.

Les journaux Libération et Le Canard Enchaîné ont révélé ce mercredi que les enquêteurs pourraient procéder à des mises en examen dans l’entourage d’Anne Grommerch. Selon une source proche de l’enquête, près de 50 procurations sont frauduleuses. En effet, les enquêteurs pensent que de nombreuses personnes âgées ont été abusées alors que certaines n’étaient même pas en mesure de faire un choix entre les candidats. D’après Le Républicain Lorrain (article abonnés) de jeudi, les séniors concernés seraient d’ailleurs dans «un état de faiblesse tel» qu’il n’a même pas été possible de les entendre par l’IGPN, alors qu’une centaine de personnes ont déjà été auditionnées dans le cadre de cette affaire diligentée par le parquet de Metz.

Des personnes âgées dans un grand état de faiblesse

La justice s’intéresse notamment à un policier ripoux et à une colistière d’Anne Grommerch qui étaient visiblement chargés d’obtenir le plus de procurations possibles. Ce policier a déjà été condamné en avril à 8 mois de prison ferme pour association de malfaiteurs puisqu’il a fourni des informations à des hommes qui préparaient des cambriolages. Un officier de la police qui a été suspendu et dont le cas est visé par une enquête de l’IGPN. L’homme, qualifié de «ripoux», est un proche d’Anne Grommerch. Les deux journaux assurent ce mercredi que les deux parties échangeaient des SMS pendant la campagne des municipales. Alors qu’il n’avait pas le droit de procéder à émettre des procurations, il aurait pourtant assuré dans un SMS à la députée : «Si ton équipe a besoin de mon aide pour les procurations, je suis là (…)», selon Le Canard Enchaîné. On ne sait pas si la députée a répondu favorablement à sa proposition.

Outre le policier et l’ex-colistière qui aurait suivi ses conseils, les enquêteurs se sont intéressés au cas de l’attachée parlementaire de Mme Grommerch.  Sa collaboratrice aurait mis en place ces fausses procurations en désignant les mandataires à qui il revenait de se rendre au bureau de vote le jour de l’élection pour glisser un bulletin supplémentaire dans l’urne au nom de l’électeur resté chez lui, toujours selon le quotidien régional. Ces trois personnes qui sont au cœur de l’affaire ont été placées en garde-à-vue pendant 48 heures à la fin du mois d’avril et pourraient prochainement être mises en examen.

Trois proches de Grommerch inquiétés par la justice

Le Républicain Lorrain est même encore plus affirmatif, évoquant un «système organisé» légal mais «qui a dérapé», citant des «proches du dossier». Du côté d’Anne Grommerch, on renvoie la responsabilité vers le commissariat de police qui est normalement chargé de s’occuper des procurations en période électorale. «Je suis surprise de voir qu'un officier de police judiciaire +n'y voyait que du feu et validait le tout+, toujours selon Libération, pour deux raisons: d'abord parce que ces procurations devaient être vérifiées et ont, selon la journaliste, été validées sans vérification; et ensuite parce que cet officier est de la famille d'un colistier du candidat socialiste» se défend Mme Grommerch.

«Cette campagne soigneusement alimentée n'entre pas dans ma manière de faire de la politique. Elle est aussi dommageable pour l'image de notre ville pour laquelle j'ai bien l'intention de continuer à me battre» assure encore la députée qui ne sera pas inquiétée dans l’affaire grâce à son immunité parlementaire.

Pour Bertrand Mertz (PS), ces méthodes pointées du doigt par la justice et la presse «ce ne sont ni les miennes, ni celle de l'équipe Unis pour Thionville. Aux Thionvillois maintenant de choisir entre la transparence et la manipulation. Le respect de l'électeur et des engagements de campagne, oui c'est possible».

Les élections municipales de Thionville ont été annulées le 17 avril par le Conseil d'Etat, qui a considéré qu'un tract associatif en faveur de Mme Grommerch deux jours avant le second tour, sans que M. Mertz ait eu le temps d'y répondre, avait pu influencer le résultat du scrutin. La préfecture a demandé la tenue de nouvelles élections les 14 et 21 juin, des dates qui doivent encore être validées par le ministère de l'Intérieur. D'ici là les affaires courantes à Thionville sont gérées par une commission administrative.

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1 Commentaire

Urgo
Victor U. - il y a 7 jours
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A 90 balais, a -t-on encore la tête à se soucier d'élections et de choix de candidats ? Je pense qu'à partir d'un certain âge, le citoyen devrait subir des tests, afin de voir s'il est encore capable de discernement entre les différentes familles politiques. Sinon, c'est la porte ouverte à toutes sortes d'abus et de magouilles. Répondre
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