Régions: Richert demande plus de pouvoirs à Emmanuel Macron
Le président de Régions de France, Philippe Richert, propose de faire des économies, en échange de nouvelles délégations qu'accorderait l'État. Le patron de la région Grand-Est rencontre mardi Emmanuel Macron et mercredi Richard Ferrand pour plaider sa cause et défendre la place des régions.
Philippe Richert qui dirige l’Assemblée des Régions de France et la région Grand-Est rencontre mardi à 17H à l’Elysée Emmanuel Macron. Le patron des régions dont certaines ont fusionné début 2016 va tenter d’arracher des revendications en faveur de ces collectivités afin de leur offrir plus de pouvoirs. Pendant la campagne présidentielle, M. Macron avait indiqué qu’il ne comptait pas toucher au découpage des régions.
«Je maintiendrai la carte des régions issue de la récente réforme et des élections de décembre 2015. Pour apporter de la stabilité aux territoires concernés et pour permettre aux nouvelles régions de jouer pleinement leur rôle de chef de file au service des citoyens, notamment en matière économique, qu’il s’agisse d’innovation, de formation ou d’anticipation des restructurations» avait-il assuré dans une interview exclusive accordée à LORACTU. «Les collectivités pourront proposer de mettre en place ou d'expérimenter de nouvelles solutions - fusions, rapprochement de services... - que l'État pourra accompagner. Je suis favorable à la prise en compte de la diversité des territoires et à une différenciation des solutions locales en fonction des besoins et des identités» avait-il proposé.
Le président Emmanuel Macron veut signer un «pacte» avec les collectivités locales dont les régions, afin qu'elles réalisent 10 milliards d'euros d'économies sur le quinquennat. Philippe Richert, président LR de Régions de France, compte bien utiliser cette négociation pour renforcer l'échelon régional. Philippe Richert explique qu'il souhaite "renforcer l'échelon régional" et que la participation des Régions au plan d'économies voulu par Emmanuel Macron serait l'occasion, comme une contrepartie, d'accorder "plus de leviers aux acteurs publics locaux".
- Débat autour de l'ecotaxe -
Le président des régions de France va défendre une revendication qu’il porte déjà depuis des mois et qu’il avait poussée devant Manuel Valls, en vain. Philippe Richert défend le transfert des 9 000 kilomètres des routes nationales aujourd’hui gérées par l’Etat dans le giron des 13 régions.
M. Richert ne souhaite pas que les régions assurent des compétences régaliennes (sécurité, défense…) mais économiques. Ainsi, l'activité de développement économique menée par les Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE) pourrait être confiée aux régions. Le président de l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, région qui compte le plus de points de contacts transfrontaliers avec quatre pays (Belgique, Suisse, Allemagne et Luxembourg) souhaite que les présidents de régions transfrontières héritent de nouvelles compétences pour faciliter la coopération transfrontalière.
Le débat autour de l’écotaxe, cette fois régionale, pourrait être relancé. Philippe Richert évoque une "redevance d'infrastructures" appliquée aux "véhicules lourds en transit". Pour financer les chantiers routiers et autoroutiers, ferroviaires… le président des régions souhaite taxer les poids-lourds. Une revendication de plusieurs autres présidents de région notamment Valérie Pécresse (LR, Ile-de-France).
La fonction de président de région pourrait aussi évoluer. Pour leur donner "une autre envergure" et une "meilleure visibilité", l'Association des régions de France (Régions de France) envisage de les baptiser "gouverneurs", en prenant exemple sur les Etats-Unis.
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