A Metz, Marine Le Pen livre un violent réquisitoire contre le "système" et les médias

Metz - 18/03/2017 18h58 - mis à jour le 18/03/2017 19h57
Lu 37 765 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
A Metz, Marine Le Pen livre un violent réquisitoire contre le "système" et les médias
Politique
Marine Le Pen lors d'un meeting aux Arènes de Metz (Moselle), samedi 18 mars 2017. (PHOTO: ARNAUD SCHERER/ LORACTU)

Poursuivant sa campagne malgré les affaires et la montée d’Emmanuel Macron, Marine Le Pen a livré un message aux abstentionnistes, a concentré son discours sur la sécurité et a une nouvelle fois dénoncé le "système" lors d’un meeting à Metz.

 

La candidate du FN Marine Le Pen a tenu meeting samedi à Metz (Moselle) où elle a livré un violent réquisitoire contre le "système" et les médias continuant d'accuser les journalistes, les banques, les juges, de puissants hommes d'affaires et ses rivaux Emmanuel Macron et François Fillon de vouloir empêcher sa victoire. Elle a surtout parlé d'immigration, de  frontières, d'insécurité et de terrorisme islamiste.

Marine Le Pen, créditée de 26 à 28% des intentions de vote au premier tour selon les sondages, a livré une nouvelle charge contre le "système" à Metz lors de l'un de ses dix grands meetings régionaux, aux Arènes de Metz devant 3 000 à 3 500 personnes. Tour à  tour elle a chargé le gouvernement, Emmanuel Macron, François Fillon mais n'a pas dit un mot sur les autres notamment Jean-Luc  Mélenchon qui organisait au même moment sa grande marche à la Bastille à Paris ou Benoit Hamon qui tient un grand meeting à Paris-Bercy dimanche.

- Sécurité et terrorisme au coeur du discours -

En introduction de son meeting, la candidate du FN qui est arrivée sur la scène peu après 15H a répété sa volonté de "redonner la  parole au peuple, de rendre le pouvoir au peuple" a-t-elle lancé. "Rendre la parole au peuple, rendre sa capacité à décider de son avenir, c'est une réforme fondamentale sans laquelle rien n'est possible" a lancé Marine Le Pen qui a fait de son slogan officiel de campagne "au nom du peuple" un leitmotiv. Tout au long de son discours devant une salle largement acquise à sa cause, Mme Le Pen a dénoncé le "système", les patrons de presse qui "n'ont que faire de l'information" pour "servir" la "victoire d'Emmanuel Macron" selon eux. Après le meeting, devant la scène, Nicolas Bay, ce visage récent du FN "new-look" fait le service après-vente. "Bien sûr qu'il y a un système contre nous, il y a dix livres à charge qui sortent, il y a un film financé par France Télévisions, il y a  5 grandes émissions pour dénoncer le FN...les Français n'en peuvent plus de ce système" assure-t-il. Même tonalité pour Fabien Engelmann, maire FN d'Hayange (Moselle). "Nos électeurs savent qu'on veut diaboliser le Front national, on a compris" fustige-t-il.

Un militant FN tient un drapeau tricolore et une banderole "Au nom du Peuple, Marine présidente" lors du meeting de Metz.

Pour Marine Le Pen, le gouvernement est "dépassé, ahuri, tétanisé" par le terrorisme

EN DIRECT. Présidentielle: suivez le meeting de Marine Le Pen à Metz

Lors de son discours, elle a surtout tenté de reprendre la main sur les sujets sécuritaires alors que le climat des affaires plane sur son parti et certains de ses adversaires. Elle a appelé à "rendre la France à la France", la candidate FN à la présidentielle s'inquiétant du "désordre généralisé" dans tous les domaines, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, notamment après l'attaque de l’aéroport d'Orly survenue quelques heures plus tôt. Elle a ensuite dénoncé "la lâcheté de toute la classe politique devant le fondamentalisme islamiste", affirmant qu’aucun de ses concurrents n’emploie ce terme et porte le sujet dans leur campagne.

- Avec le rétablissement des frontières, un "pass" pour "faciliter la vie" des travailleurs frontaliers -

En France, "il y a des gens qui tirent dans la foule, qui rafalent des salles de concerts, qui écrasent des femmes, des enfants, des pères, des mères avec un camion, qui tuent des enfants juifs devant leur école parce qu'ils sont juifs, abattent des policières", etc., a tonné Mme Le Pen contre ceux qui "refusent de voir cela". Elle entend "mettre en sécurité le peuple français" avec une République "redevenue conquérante" face aux "communautarismes". Et de citer pour exemple la venue d'un ministre turc en campagne référendaire à Metz il y a une semaine. Un meeting électoral étranger qui avait particulièrement agité le débat de la campagne et provoqué la colère de la droite et de l’extrême droite.

Sous les "On est chez nous", et quelques "La France aux Français", "Pas d'islam !" ou "Tous des pourris", Marine Le Pen a rejeté les "caricatures" sur ses propositions concernant les frontières. "Ce que je veux, ce n'est pas fermer les frontières, c'est simplement en avoir ! Et les contrôler !". 

"La frontière n'est pas un mur, c'est un filtre (...) qui limite le passage de ce qui est mauvais, mais n'oublions pas, laisse passer ce qui est bon", a expliqué la dirigeante d'extrême droite. Elle a rappelé, sans le préciser, son souhait en cas d'élection d'un "dispositif particulier" pour les travailleurs frontaliers, dans cette région qui en compte beaucoup. Cela provoquerait le retrait français de l'espace de libre circulation Schengen. La presse allemande et luxembourgeoise était particulièrement représentée à Metz pour écouter la position de celle qui inquiète l’Europe notamment  à cause de ses positions eurosceptiques. L’équipe de l’émission Quotidien (TMC) était quant à elle restée à l’extérieur, le service de presse du Front national refusant systématiquement la présence de ses journalistes à ses événements.

- "Emmanuel Macron est surestimé dans les sondages" -

Des militants FN venus en bus. Au premier plan, des sympathisants d'Hayange et des environ. Une ville FN dirigée par le parti depuis mars 2014.

La candidate a également dénoncé la politique des gouvernements successifs dans l’entretien du réseau ferré de France, des canaux et des routes. Elle a annoncé sa volonté de nationaliser les sociétés d’autoroute mais aussi d’arrêter la privatisation de la gestion des radars mobiles. Elle a aussi annoncé qu’elle mettra fin aux retraits de points sur le permis de conduire pour les excès de vitesse inférieurs à 10km/h.

Donnée en tête des sondages de premier tour, la candidate va accélérer sa campagne à un mois du vote. "Il y a le premier débat lundi soir, un grand déplacement à l’international qui se prépare (elle sera au Tchad le 21 mars pour rendre visiter aux militaires Français en opération, NDLR), une radio vendredi avec Jean-Jacques Bourdin et un grand meeting à Lille dans le nord samedi" assure Jean-Lin Lacapelle, Secrétaire National aux Fédérations du Front National présent à Metz ce samedi. "Emmanuel Macron est surestimé dans les sondages, nous nous sommes  sous-estimés" assure-t-il, assurant que sa candidate pourrait bien dépasser les 30% dès le premier tour.

Environ 3 500 militants sont venus dans une salle quasi-comble où la plupart des sièges étaient occupés. Au total 25 cars de militants ont été affrétés de tout le Grand-Est, en Moselle, en Meurthe-et-Moselle, de la région de Strasbourg, de la ville FN d’Hayange, de la Marne, des Vosges ou encore de la Meuse. 

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1 Commentaire

Urgo
Victor U. - il y a 1 mois
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C'est une excellente oratrice qui sait produire ses effets dans les moments cruciaux. Mais, elle ne fascine que ses fidèles qui boivent littéralement les paroles de leur " Pasionaria". Sinon, du "système" elle en est issue, et connait bien les ficelles. Quant aux médias, sans eux, elle n'existerait pas. Quelle ingratitude tout de même ! Mais, elle fait vendre ! Alors, tant qu'elle tient le haut du pavé, ses prestations feront toujours " les choux gras" du monde médiatique. Répondre
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