Valls accuse Hamon de "dérives" en menant une "campagne sectaire"
L’ancien Premier ministre a dénoncé la tournure de la campagne du candidat PS Benoit Hamon qui a lui-même répliqué en dénonçant le manque de loyauté de Manuel Valls. L’ancien candidat à la primaire de gauche ne parrainera pas Benoit Hamon et fait un pas vers Emmanuel Macron sans toutefois le soutenir.
Manuel Valls a brisé son silence mardi depuis sa défaite à la primaire du PS en lançant une violente charge contre Benoit Hamon dont la campagne ne décolle pas – le candidat reste coincé à moins de 15% des intentions de vote dans les sondages et concurrencé par le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon et des ralliements de socialistes se préparer ver Emmanuel Macron.
"Je ne parrainerai personne et je n'ai aucune leçon de responsabilité ou de loyauté à recevoir", a dit M. Valls mardi soir à l’Assemblée nationale devant des parlementaires et des élus qui l’ont soutenu durant la campagne des primaires. "Moi, je ne me sens pas trahi, mais sans doute les électeurs de la primaire se sentent-ils aujourd'hui trahis", a jugé Benoît Hamon, appelant "les Français de gauche à submerger ces petits calculs" a dénoncé Manuel Valls.
Valls refuse de parrainer Hamon mais n'appelle pas encore à voter Macron
"Je ne peux pas me retrouver dans ce que je considère comme une dérive. Sur le fond, même si j'entends les évolutions, il y a des sujets qui n'ont jamais été discutés" dénonce-t-il, visant notamment l’accord avec l’ex-candidat écologiste Yannick Jadot. Benoit Hamon a notamment promis la sortie du nucléaire, une position incompatible avec la ligne Valls, tout comme la renégociation des traiteurs européens. "Nous ne pouvons pas accepter une gauche qui se replie sur elle-même, et parfois dans une forme de sectarisme" a accusé l’ancien Premier ministre.
- "Je suis fidèle à ma famille politique, je ne quitte pas le PS" assure Valls -
"Je suis fidèle à ma famille politique, je ne quitte pas le PS mais donner mon parrainage serait une contradiction incompréhensible avec mes engagements" a-t-il dit alors que Le Parisien affirmait dans son édition de mardi que l’ancien locataire de Matignon entendait rejoindre Emmanuel Macron en appelant à voter pour lui dès le 1er tour pour faire face au FN qui, selon M. Valls, est désormais en capacité de gagner la présidentielle.
"Il ne s'agit pas de négocier, de se rallier ou de rejoindre une maison d'hôte. Ce n'est pas le sujet. Nous devons rester groupés et rassemblés. Sur le fond" lui a répondu Emmanuel Macron. A ce stade de la campagne, Manuel Valls a fait démentir, via son entourage, un possible vote pour le candidat d’En Marche.
INTERVIEW. "Je soutiens Benoit Hamon jusqu’au bout", c’est une évidence dit Najat Vallaud Belkacem
"En démocratie, le respect de la parole donnée, c'est important. En démocratie, le respect de l'issue du scrutin, c'est important. Sinon, comment lutter efficacement contre toutes celles et ceux qui mettent en cause la démocratie ? Comment lutter efficacement contre le Front national quand justement, soi-même, on ne respecte pas le verdict des urnes ?" a dénoncé Benoit Hamon, candidat du PS, mardi soir sur le plateau du JT de 20H de TF1.
"Alain Juppé n'a pas hésité à parrainer la candidature de François Fillon en dépit du gouffre qui les sépare. Moi j'avais fait le choix d'essayer de rassembler ma famille politique. J'observe aujourd'hui que je suis dans une situation particulière puisque celui que j'ai battu devant les électeurs, selon des modes de délibération parfaitement transparents, décide de ne pas parrainer ma candidature" a-t-il déploré.
- "En démocratie, le respect de la parole donnée, c'est important" tacle Hamon -
Dans une interview publiée sur LORACTU mardi soir, la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, l’une des plus populaires du gouvernement, a renouvelé son soutien à Benoit Hamon assurant "ne jeter la pierre à personne" concernant la tentation du "vote utile" en faveur d’Emmanuel Macron dès le premier tour face au "péril FN".
En Lorraine, le député PS de Meurthe-et-Moselle Jean-Yves Le Déaut est le premier de la région à avoir rallié Emmanuel Macron en lui adressant son parrainage d’élu local. Proche de M. Valls, le parlementaire qui ne sera pas candidat aux élections législatives s’est dit en désaccord avec la ligne politique incarnée par Benoit Hamon.
Benoit Hamon est en train de s’enliser dans une campagne qui ne provoque pas de dynamique. Coincé à moins de 15% distancé par François Fillon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le candidat PS compte sur son grand meeting de Paris-Bercy prévu dimanche où 10 à 15 000 personnes sont attendues puis le lendemain sur le premier débat télévisé entre els cinq principaux candidats diffusé sur TF1.
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