Aux Assises de la Moselle: "Monsieur Heaulme, pourquoi vous tuez tous ces gens ?"

Metz - 10/05/2017 18h48
Lu 33 719 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
Aux Assises de la Moselle: "Monsieur Heaulme, pourquoi vous tuez tous ces gens ?"
Société
Vue du Tribunal correctionnel de Metz (Moselle). PHOTO : ILLUSTRATION/ GOOGLE STREET VIEW

Incapable d’expliquer ses meurtres, Francis Heaulme a écouté la longue déposition du gendarme qui l’a interrogé et qui a dressé de lui un portrait glaçant.

Avant d'entendre d'ex-enquêteurs mardi et ce mercredi, le président de la Cour d'assises a ouvert une nouvelle semaine du procès de Francis Heaulme par des questions directes à l'endroit du "routard du crime". Le président Gabriel Steffanus annonce qu’il a équelques questions" à poser à l’accusé du double meurtre de Montigny-Les-Metz. Elles vont durer 55 minutes. "Pourquoi vous tuez les gens, M. Heaulme ? Il y a des femmes, des hommes, des enfants, des adolescents, des adultes, des personnes âgées. Pourquoi vous faites ça ?" lance alors le président. "Je ne sais pas" répond le tueur en série condamné pour neuf meurtres. "Vous ne les connaissez pas. Elles ne vous ont rien fait. Pourquoi ?" insiste-t-il

Le tueur en série poursuit: "Je ne sais pas. J’peux pas dire. J’peux pas" lance-t-il. "Montigny, c’est pas moi" répète comme au début de son procès Francis Heaulme. "Je ne vous parle pas de Montigny. Mais des autres. Pourquoi ? J’suis incapable de vous dire (...)" assure-t-il. En lui demandant quel est son mobile, Heaulme assure qu'"on se moque de moi". En affirmant que ce mobile est peu convaincant, le président détaille chaque dossier dans lequel il a été condamné. Le meurtre de Lyonnelle Gineste, 19 ans, en Meurthe-et-Moselle, d'Annick Maurice, 36 ans en Moselle, Georgette Manesse, Sylvie Rossi, le petit Joris âgé de 9 ans et tué près d'un camping, dans lequel il était en vacances avec ses parents, Aline Peres tuée sur une plage, Laurence Guillaume âgée de 14 ans alors qu'elle se rendait à la foire de Metz... Le tueur en série reste silencieux à plusieurs reprises et refuse ensuite de continuer à répondre aux questions. "Je ne répondrai plus à vos questions" lâche le retouard du crime après cette longue liste de meurtres que le président n'a pas hésité à détailler.

Francis Hans, gendarme de la section de recherches de Metz qui a repris l'enquête en 2000 a été entendu ce mercredi matin. Il avait alors établi que se trouvait, sur les lieux du crime, la quasi signature criminelle du tueur en série.  Des pêcheurs ont également été entendus dans l'après-midi. Ils avaient, à l'époque des faits, vu Francis Heaulme taché de sang. Henri Leclaire va cloturer la journée d'audience. Cet ancien manutentionnaire avait été soupçonné du double-meurtre. Mis en cause lors du premier procès de Francis Heaulme, en 2014, Henri Leclaire a été blanchi en janvier 2017.

- "Je ne sais pas. J’peux pas dire. J’peux pas" -

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Le "spécialiste" de Heaulme a été entendu hier. Mardi 10 mai, l'ancien gendarme Jean-François Abgrall était entendu par la cour d'assises. Il y a exposé les "éléments objectifs" qui pèsent, selon lui, contre l'accusé dans l'affaire de Montigny-lès-Metz

Avec la longue déposition de l'ancien gendarme, près de quatre heures, le procès a enfin pu commencer, après deux semaines passées à plus parler des anciens suspects que de l'actuel accusé. Jean-François Abgrall connaît bien Heaulme, très bien même, pour avoir recueilli plusieurs de ses aveux : "si vous lui posez des questions précises, il se bloque, assure l'ancien gendarme. Si vous lui laissez des espaces libres, il parle".

Il dit encore que le tueur en série "transpose les affaires […] mélange les histoires ». Et fabule, racontant avoir "étranglé un arbre qui est devenu mou et s'est transformé" en enfant. Et il dresse finalement le portrait, glaçant, d'un homme mû par "une extrême violence, à connotation sexuelle".

Devant son confesseur, Francis Heaulme répète : "Montigny, c'est pas moi". Affirmant n'avoir "pas monté le talus" jusqu'aux enfants. Mais il était bien là, ce 28 septembre 1986 à Montigny-lès-Metz, près de la ligne SNCF. Au gendarme, en 1992, il avait dit avoir reçu "des cailloux" d'enfants : "Je suis parti. Lorsque je suis revenu plus tard, j'ai vu le corps des gamins morts près des wagons".

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