"J'ai rien vu, j'étais pas là": au procès Heaulme, Henri Leclaire clame son innocence

Metz - 11/05/2017 13h37
Lu 12 919 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
"J'ai rien vu, j'étais pas là": au procès Heaulme, Henri Leclaire clame son innocence
Société
Henri Leclaire va rejoindre Francis Heaulme, ‘le routard du crime’ sur le banc des accusés lors d’un procès à la date encore inconnue.

L'ex-suspect dans l'affaire du double meurtre de Montigny-lès-Metz Henri Leclaire était entendu mercredi devant la Cour d'assises de Moselle lors de la deuxième semaine du procès de Francis Heaulme, le cinquième dans ce dossier hors-norme. L'homme, un temps mis en examen puis mis hors de cause dans le crime des deux enfants, a répété qu'il était innocent. 

Henri Leclaire s'est retrouvé dans la même situation de témoin-accusé, répétant en boucle : "Moi j'ai rien vu, j'étais pas là!" à propos des meurtres de Montigny-lès-Metz survenus en 1986. Le président de la Cour d'assises demande à Henri Leclaire : "Monsieur Heaulme a dit vous avoir vu sur le talus." "Je ne le connais même pas, alors pourquoi avoir raconté ça ?" assure Leclaire.  "Vous avez déjà été là-haut ?" interroge alors Gabriel Steffanus. Celui qui est interrogé comme témoin et non comme accusé cette fois assure que "oui" puis à propos du talus où se sont déroulés les crimes, il assure que "non". 

L'avocate de la mère de Cyril Beining, Dominique Boh-Petit va faire sortir Henri Leclaire de ses retranchements. "Vous étiez là, près de la benne, ce jour-là monsieur" lance-t-elle à Leclaire à propos d'une benne à papiers dans laquelle les deux enfants farfouillaient. "Oui bah ça se peut", admet-il. "On m'accuse d'une chose que je n'ai pas faite", répond Henri Leclaire.  "Moi je n'ai rien à voir dans l'affaire" assure le témoin. 

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Procès Heaulme: le double meurtre de Montigny-Lès-Metz, "c’est sa signature"​

Gabriel Steffanus interroge ensuite Francis Heaulme, ce mercredi soir. "Vous avez dit avoir vu Monsieur Leclaire tuer les enfants" lance le président au routard du crime. "Oui, j'ai dit ça" confirme le tueur en série.  "Et aujourd'hui ?" poursuit le magistrat. "C'est faux" se rétracte Heaulme. "Pourquoi, vous le foutez dedans ?" demande alors le président à Heaulme qui ne comprend plus les affirmations contradictoires des deux hommes. "Je ne sais pas" insiste Heaulme. "Vous vous moquez du monde, vous nous faites tourner en bourrique !" s'agace le président Steffanus. "Montigny, ce n'est pas moi" répète alors comme depuis le début du procès, mot à mot, le routard du crime qui clame son innoncence dans cette affaire hors-norme.  "Vous ne pensez pas que vous continuez à faire souffrir les familles par vos déclarations ? C'est insupportable, réfléchissez à ça cette nuit !" a exhorté le président de la Cour d'assises à Francis Heaulme.

En 2014, des témoignages de dernière minute, susceptibles de mettre en cause Henri Leclaire, avaient conduit la cour d'assises de la Moselle à suspendre le procès de Francis Heaulme. Un juge d'instruction avait alors été saisi d'une nouvelle information judiciaire. A l'issue de celle-ci, Henri Leclaire, mis en examen, avait dans
un premier temps été renvoyé devant les assises, malgré ses dénégations. Puis la chambre d'instruction, qu'il avait saisie en appel, avait prononcé un non-lieu le 7 juillet dernier.

- Montigny c'est pas moi" répète Heaulme -

La mère de l'une des deux victimes avait formé un pourvoi en cassation. Devant la chambre criminelle de la haute juridiction, l'avocat général avait estimé qu'au lieu d'ouvrir une nouvelle information judiciaire visant Henri Leclaire, il aurait fallu rouvrir le dossier pour "charges nouvelles". Le magistrat avait soulevé d'office ce moyen, qui ne figurait pas parmi les arguments soulevés par la défense de la mère de Cyril Beining, à l'origine du pourvoi en cassation.

Dans son arrêt, la Cour a estimé qu'il n'y avait pas lieu de relever d'office ce moyen - qui n'avait jusqu'alors jamais été invoqué par quiconque dans la procédure - soulevé par l'avocat général, et ceux qui ont été soulevés par la défense de Mme Beining.

Double meurtre de Montigny-lès-Metz. Francis Heaulme: "Je ne me rappelle pas"

Henri Leclaire avait été le premier à avouer en 1986 le meurtre d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining, morts le crâne enfoncé à coups de pierre sur un talus SNCF où ils jouaient, à Montigny-lès-Metz. Mais il s'était rapidement rétracté. Les enquêteurs avaient fini par écarter la piste Leclaire, relevant des inexactitudes dans ses déclarations, et estimant, après une reconstitution, que sa corpulence l'empêchait de monter sur le talus.

Quelques mois plus tard, un adolescent de 16 ans, Patrick Dils, avait aussi avoué les meurtres avant de se rétracter. Premier mineur condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il fut, en 2001, l'un des rares détenus en France à bénéficier d'une procédure de révision, qui aboutit à son acquittement.

La présence du tueur en série Francis Heaulme à proximité du lieu du crime le jour du meurtre, le 28 septembre 1986, avait été un élément clef de cet acquittement.

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