Metz perd le siège de la Caisse d'Epargne régionale qui part à Strasbourg
Le siège régional de la Caisse d'Epargne basé à Metz (Moselle) va faire ses cartons et s'installer à Strasbourg après la fusion des banques d'Alsace et de Lorraine-Champagne-Ardenne. La banque assure qu'elle conserve ses activités et ses collaborateurs dans la ville. Les élus s'inquiètent et s'agacent d'une nouvelle victoire de la capitale du Grand-Est.
Les Conseils d’Orientation et de Surveillance de la Caisse d’Epargne d’Alsace et de la Caisse d’Epargne Lorraine Champagne-Ardenne s’accordent sur un pacte fondateur pour lancer le rapprochement entre les deux établissements bancaires en vue d’une fusion juridique à l’horizon d’avril 2018, a indiqué le groupe dans un communiqué ce lundi. Le nouvel ensemble donnera naissance à "une grande banque régionale coopérative, qui disposera de tous les atouts pour accompagner les projets de ses clients et le développement de l’économie régionale. Il disposera de moyens humains et financiers accrus dans un environnement économique et technologique en pleine mutation" défend le groupe. Comme la Banque Populaire Lorraine-Champagne qui avait fusionné avec sa voisine d'Alsace, la Caisse d'Epargne - qui appartient au même groupe (BPCE) - a décidé de suivre
Avec plus de 3 100 collaborateurs et 350 agences, cette nouvelle entité comptera plus de 1,7 millions de clients et près de 436 000 sociétaires. Elle réalisera près de 564 millions d’euros de PNB et près de 100 millions d’euros de résultat net. Le siège social de la nouvelle entité sera localisé à Strasbourg. Les activités des services commerciaux et administratifs seront réparties sur l’ensemble du territoire notamment à Metz, Nancy, Reims et Strasbourg. Un pôle d’innovation et de services digitaux du nouvel ensemble sera par ailleurs installé à Metz. "Pour nous, c'est un rapprochement équlibré" assure un porte-parole de la banque indiquant que si le siège régional sera à Strasbourg, Metz a vocation à "accueillir un pôle digital". La ville de Metz "ne sera pas touchée par de suppressions d'emplois et aucun bassin ne sera touché, ni à Nancy, ni à Reims" poursuit le responsable de la communication. "Les 250 emplois de la Halle restent en place, c'est un site administratif comme il en existe à Reims et à Nancy" assure le porte-parole de la Caisse d'Epargne.
- Des élus locaux en colère -
Après l'annonce, plusieurs élus locaux se sont agacés de la décision de la Caisse d'Epargne. "La perte du siège de la Caisse d'Epargne à Metz dans le cadre de la fusion des Caisses de Lorraine-Champagne-Ardenne et Alsace au profit de Strasbourg est une très mauvaise nouvelle pour notre ville. Le poids de la Caisse de Lorraine Champagne Ardenne par rapport à la Caisse d'Alsace devait permettre d'assurer sans réel problème le maintien du siège à Metz à l'image de la Banque Populaire qui a maintenu son siège à Metz et ainsi créer un pôle bancaire majeur dans notre métropole. (...) C’est pourquoi, je vous demande de bien vouloir vous saisir de ce dossier très important pour le devenir économique de notre territoire" demande le conseiller municipal Divers droite Emmanuel Lebeau au maire de Metz et au président de Metz Métropole.
Pour Nathalie-Colin-Osterlé, candidate aux législatives à Metz et conseillière municipale cest une "décision extrêmement préjudiciable à notre territoire et difficilement compréhensible. Les élus locaux se sont battus il y a 10 ans pour conserver ce siège lors des précédentes fusions avec Nancy et Reims. Nous devons également nous battre aujourd'hui pour éviter ce départ pour Strasbourg". Même son de cloches pour Christine Singer, également conseillière municipale et candidate aux législatives pour le Parti Libéral.
Jérémy Aldrin (Les Républicains) quant à lui regrette que "Metz s’apprête une nouvelle fois à perdre un centre de décisions en subissant la fusion des Caisse D’Epargne Alsace-Lorraine et Champagne. Cette décision est une nouvelle illustration du déclassement de Metz." "Pire, il flotte comme un sentiment de fatalité et de résignation chez nos « grands élus » face à ces coups de boutoir que subit Metz. Par le passé, au moment de la fusion des Caisses d’Epargne lorraines, Metz avait du lutter pour garder son siège. Aujourd’hui, on se bat simplement pour reporter l’annonce de la décision après l’élection présidentielle alors qu’il faudrait montrer les dents pour rappeler la position géographique et stratégique de Metz au sein de la nouvelle région Grand Est. Notons que la Banque Populaire a de son coté fortement investi dans son siège régional à Metz, démontrant ainsi qu’il n’y a pas de fatalité à nous voir dépecer par Strasbourg" déplore le président du groupe "Rassemblement pour Metz" au conseil municipal.
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