La Meuse attend toujours son usine chinoise de LED promise il y a un an
Manuel Valls avait posé la première pierre le 21 mars 2016, mais un an plus tard, la Meuse attend encore l'usine chinoise de LED promise et les emplois allant avec, alors que le permis de construire n'a toujours pas été déposé.
La Lorraine n’a décidemment pas de chance avec les investissements chinois. Après le fiasco du projet Terra Lorraine à Illange (Moselle), celui de l’usine chinoise de Led qui doit s’implanter près de la gare TGV de Meuse pourrait ne jamais sortir de terre. "Aucun dossier n'a été déposé auprès des services de l'État concernant l'implantation de l'entreprise Inesa à ce jour", admet la préfecture de la Meuse, tandis que le conseil général ne connait pas la date de la réunion concernant le dépôt du permis de construire. Du côté de Bercy, on assure ne pas avoir d’informations sur ce projet.
Le Premier ministre de l’époque Manuel Valls avait fait le déplacement sur ce terrain encore vague et boueux situé juste en face de la petite gare qui accueille le TGV Est qui relie la capitale française à la Lorraine et Strasbourg. L'implantation d'Inesa, entreprise dont la ville de Shanghai est l'unique actionnaire, avait été évoquée dès janvier 2015, lors d'une visite de Manuel Valls en Chine, puis à nouveau lors de la COP21, en décembre de la même année.
Le projet avait été présenté comme «le plus gros investissement de la Chine» en France envisageait le recrutement de 200 personnes. A peu près 15% des ingénieurs et techniciens seront des Chinois. Le reste, entre 80 et 85% du total des employés doivent être des Français, avait précisé M. Meng, directeur de l'entité Europe d'Inesa , soulignant l'importance du Made in France pour conquérir le marché européen, où les produits qui viennent de Chine ont une mauvaise image. Avec son installation en Meuse, Inesa entend notamment convaincre des municipalités, des aéroports, des usines de s'équiper en ampoules Led, qui consomment 80% moins d'électricité que les traditionnelles ampoules à incandescence.
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Alorrs que l’arrivée de cette usine dans la Meuse a fait un temps la fierté des élus locaux, un concurrent régional français implanté dans le département de Meurthe-et-Moselle s’était agacé de ce lancement en grande pompe en compagnie de M. Valls. L’entreprise Eclatec implantée à Maxéville dans la banlieue de Nancy dénonçait le fait qu’une entreprise publique chinoise dont l’un des actionnaires est la ville de Shanghai soit aidée par l’Etat français. Assurant qu’il s’agit de «concurrence déloyale», la direction avec une centaine de salariés de l’entreprise avait fait le déplacement jusqu’à Meuse TGV pour interpeller Manuel Valls.
- Aucun engagement des investisseurs chinois -
Les autorités françaises avaient assuré qu’aucune subvention publique n’a bénéficié à ce groupe chinois.
Selon un communiqué daté de mars 2016, des "médias étrangers" ont fait état d'une visite de Manuel Valls dans la Meuse, et d'un projet d'investissement pour construire une usine de LED. Mais "si le président et directeur général de l'entreprise (Feilo) Zhuang Shen'an, ainsi que Meng Zhaoqi, directeur général de INESA Europe, ont participé le 21 mars à cet endroit à une cérémonie de dévoilement de la plaque d'un centre de recherche et de production, qu'organisait la région de la Meuse, ils n'ont annoncé aucun projet impliquant que l'entreprise allait investir des fonds à cet endroit pour fonder une usine d'ampoules LED".
"A ce jour, l'entreprise n'a pas de stratégie ou de demande de ratification en suspens pour investir dans la création d'une usine de LED, ces informations de presse ne sont pas vraies", écrit la filiale d'Inesa. Et si des accords ont bien été signés en janvier 2015 avec Arelis, "il ne s'agissait que d'une intention", et "il n'existe aucune certitude" que ce projet se concrétisera.
Si la presse locale s’était enflammée de cette bonne nouvelle économique pour la Meuse, il semble que rien n’est fait. Le projet a de grandes chances de terminer, comme Terra Lorraine en Moselle, aux oubliettes.
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