Procès d'un "faucheur de chaise": amende requise à Bar-le-Duc, décision le 6 juin
Florent Compain, militant anti-évasion fiscale poursuivi pour avoir "fauché" des chaises dans une agence de la BNP à Nancy en 2015, a comparu jeudi devant le tribunal de Bar-le-Duc (Meuse) qui rendra sa décision le 6 juin.
Evoquant "un vol caractérisé", le procureur Olivier Glady a requis 500 euros d'amende entièrement assortis de sursis. Plusieurs centaines de personnes, des militants, sont venus soutenir M. Compain ce mardi matin devant le Tribunal de Grande Instance de Bar-le-Duc. BNP Paribas avait renoncé à demander des dédommagements en justice à Florent Compain, un militant anti-évasion fiscale qui avait réquisitionné une dizaine de chaises dans une agence lorraine de la banque.
"Nous faisons le choix de ne plus nous constituer partie civile dans cette affaire, c'est-à-dire qu'on ne demandera pas un dédommagement en réparation des préjudices subis", avait déclaré un porte-parole de BNP Paribas.
La banque avait porté plainte contre Florent Compain, président de l'ONG "Les Amis de la Terre, pour avoir réquisitionné en présence d'autres militants une dizaine de chaises dans une agence bancaire BNP Paribas à Nancy (Lorraine) en novembre 2015. Son procès est prévu le 11 avril à Bar-le-Duc (Meuse). Cette manifestation s'inscrivait dans le cadre d'actions plus larges de militants antimondialistes, dont celle de Jon Palais, jugé pour sa part début janvier à Dax (Landes) pour le vol de 14 chaises, également dans une agence BNP Paribas, avant d'être relaxé.
- BNP Paribas renonce à demander répération -
"Face à la multiplication des envahissements d'agences depuis octobre 2015, nous avons fait appel au droit et avons dû déposer des plaintes pour que ces intrusions violentes, qui portaient préjudice à la sécurité de nos clients et de nos collaborateurs, cessent", souligne le porte-parole de la banque. Mais, selon lui, ces intrusions violentes ont cessé "à la suite du procès qui s'est tenu à Dax le 9 janvier dernier".
"Notre objectif ayant été atteint, nous invitons à nouveau nos parties prenantes au dialogue constructif", poursuit-il. Le concept de "réquisition citoyenne de chaises" ("Rendez les milliards, nous rendrons les chaises !") avait été lancé en février 2015 dans une agence de la banque HSBC à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) par le mouvement basque Bizi ("Vivre").
L'initiative faisait suite au scandale des "Swissleaks", une série de révélations sur l'évasion fiscale. Des "fauchages de chaises" avaient ensuite été menés ailleurs par des associations comme Attac, les Amis de la Terre, Alternatiba...
Le tribunal de Bar-le-Duc rendra sa décision le 6 juin prochain.
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