Autoroutes allemandes: les députés donnent le feu vert aux vignettes payantes
Les députés allemands ont donné leur feu vert pour lancer dès 2019 le système de vignettes pour circuler sur des autoroutes bientôt payantes. Les automobilistes frontaliers n’y échapperont pas malgré la pression d’association et d’hommes politiques de l’Est de la France.
Les députés du Parlement allemand ont donné leur feu vert vendredi pour l’instauration de la vignette payante sur les autoroutes allemandes dès 2019. Le Bundestag a validé à une large majorité (397 pour et 135 contre), l’instauration de cette vignette. Pour les Allemands, la note s’élèvera de 67 à 130 € par an, selon la nature du moteur et son niveau de pollution. Même ordre de prix à l’année pour les étrangers. Des tarifs de courte durée seront mis en place notamment pour les touristes: de 2,50 € à 25 € pour dix jours et de 7 € à 50 € pour deux mois.
En moyenne, la taxe vignette devrait être de 74 € par an pour les immatriculations étrangères. Il n’y aura pas d’autocollant sur les pare-brise mais un contrôle électronique à partir des plaques d’immatriculation. La vignette s’achètera directement sur internet.
Le Parlement européen avait estimé que ce projet est discriminatoire pour les automobilistes des autres pays. Selon le Parlement, il "contient encore des éléments qui sont contraires au droit européen et violent les principes fondamentaux des traités, en particulier la discrimination fondée sur la nationalité". "Tous les usagers" doivent payer "le même prix pour l'utilisation des routes", avait encore estimé le Parlement de Strasbourg.
Un projet qui fait polémique puisque Berlin entendait faire payer uniquement les automobilistes étrangers et non les conducteurs de véhicules allemands. La commission européenne de Bruxelles avait été plus ouverte que le Parlement puisqu’elle avait levé ses réserves en demandant à l’Allemagne de baisser le prix des vignettes de courte durée qui seraient principalement achetées par des automobilistes de passage étrangers.
- Les travailleurs frontaliers vent debout -
Pour les députés européens également, le compte n'y est pas: la procédure d'infraction qui avait été ouverte par la Commission européenne contre l'Allemagne "a été suspendue jusqu'à nouvel ordre sans motif juridique valable", ont-ils estimé dans leur résolution. "L'Allemagne essaie de ne pas respecter les règles du marché intérieur en mettant en place une discrimination avérée et personne n'ose rien dire", a fustigé l'eurodéputé français conservateur (Les Républicains) Renaud Muselier.
En Alsace ou en Lorraine où résident de nombreux travailleurs frontaliers qui effectuent des déplacements nombreux en Allemagne avec leurs véhicules, la colère est montée. L'Automobile-Club d'Alsace avait jugé le projet allemand de discriminatoire comme les parlements européens. "A quand une vignette européenne ?" s’interrogeait Cédric Rosen, président de l'association des frontaliers d'Alsace-Lorraine. En Alsace, 30.000 personnes traversent chaque jour la frontière pour travailler outre-Rhin et près de 20.000 en Moselle.
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