France Bleu Lorraine en grève pour défendre ses programmes locaux
Les antennes locales du réseau France Bleu de Radio France sont en grève jeudi pour défendre leurs identités régionales. Les journalistes et salariés dénoncent la volonté de la direction de marginaliser la place des programmes locaux de l’antenne. Une grève particulièrement suivie.
Silence radio à Metz et Nancy pour les radios France Bleu Lorraine Nord (qui couvre la Moselle) et Sud Lorraine (Meurthe-et-Moselle et Vosges). Les quarante-quatre stations du réseau observent depuis ce matin une journée de grève en raison de la disparition de plusieurs heures de programmes régionaux. Jean-Luc Reichmann, animateur vedette de TF1 doit arriver à la rentrée prochaine sur le réseau bleu. Son émission, un jeu avec les auditeurs, doit être diffusée quotidiennement sur l’ensemble des antennes locales. Sa future émission s’apprête à priver les locales de la fabrication quotidienne de trois quarts d’heures de programme sans compter les deux heures de l’après-midi (de 14H à 16H) que les locales n’auront plus à produire.
Les organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, SNJ, Sud et Unsa) se sont donc unies pour réclamer à leur nouveau directeur, Eric Revel, de revoir sa position et «respecter l’identité du réseau : la proximité». A la rentrée, les rédactions locales devront aussi produire de l’information nationale avec leurs journalistes de terrain. Inquiétude des locales : l’impossibilité d’envoyer localement leurs équipes sur le terrain et perdre leur ADN. Le syndicat national des journalistes (SNJ) craint que France Bleu ne devienne une série de radios locales qui diffusent des programmes standardisés comme NRJ par exemple.
La grève est "particulièrement suivie" dans la région, selon des sources syndicales. "Quelles que soient les qualités de la tête d'affiche, celle-ci parlera-t-elle autant et si souvent de votre lieu de vie, de ses points forts et de ses points faibles que nous, qui vivons au milieu de vous ?" s'insurge l'intersyndicale. Dans les antennes du Grand-Est (Metz, Strasbourg, Mulhouse, Nancy, Reims...), le mouvement social est suivi à environ 60%, selon les même sources. Un Comité Centrale d'Entreprise (CCE) doit avoir lieu demain vendredi 19 mai à Paris.
0 Commentaire