Deux candidats face-à-face pour un débat présidentiel qui s’annonce décisif
Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affrontent mercredi soir à la télévision à l’occasion d’un débat présidentiel qui s’annonce décisif à quatre jours du vote des Français pour le second tour. Alors que les écarts se resserrent entre les deux rivaux, le match a déjà commencé à distance.
Les deux candidats qualifiés au second tour de l’élection présidentielle s’affrontent mercredi soir à 21H à la télévision durant un débat qui s’annonce animé et dynamique devant au moins 25 millions de téléspectateurs qui regarderont les échanges en direct ou en replay. Le débat opposant Nicolas Sarkozy et François Hollande en mai 2012 avait été suivi par 17,9 millions de téléspectateurs toutes chaînes confondues.
Mercredi 3 mai, le débat sera diffusé sur TF1 er France 2, chaînes co-organisatrices mais aussi BFMTV ou encore CNews. Les radios généralistes diffuseront aussi le son du débat dont RTL, Europe 1 ou encore Franceinfo. Le débat sera présenté et modéré par deux journalistes encore peu connus des téléspectateurs, Nathalie Saint-Cricq (France 2) et Christophe Jakubyszyn (TF1), responsables des services politiques des deux chaînes. Les deux journalistes n'ont appris ce choix que la semaine dernière, car initialement les chaînes comptaient confier le débat à leurs présentateurs vedettes, Gilles Bouleau et David Pujadas. Mais le CSA a réclamé un duo de présentateurs homme-femme, et le FN a demandé que soit écartée l'autre option de TF1, Anne-Claire Coudray, jugée par les cadres du parti comme anti-Le Pen.
- Près de 25 millions de téléspectateurs attendus -
Le débat doit durer 2H20 et aborder une dizaine de thématiques fortes dont l’économie et le social, la sécurité et a lutte anti-terroriste, l’exercice du pouvoir ou encore les enjeux internationaux. Pour l'instant, les candidats n'ont pas accepté les "plans de coupe" qui montrent le visage de l'autre candidat pendant que le premier s'exprime.
Emmanuel Macron est "serein" et "prépare le débat depuis plusieurs jours" assure son entourage alors qu’il a annulé un déplacement mardi pour préparer ce rendez-vous et s’est contenté d’un rendez-vous à la radio dans la matinée. Même allègement de l’agenda pour Marine Le Pen qui était sur le plateau de TF1 mardi soir et n’a pas prévu officiellement de déplacement le jour du débat.
Une journaliste de BFMTV a assuré mardi après-midi que le candidat d’En Marche serait prêt à quitter le plateau s'il "servait de punching-ball" à la candidate du Front national. Des informations démenties par l’entourage d’Emmanuel Macron. Sa rivale Marine Le Pen a sauté sur l’occasion et a ironisé sur Twitter en assurant que "si M. Macron ne se sent pas à l'aise, il peut toujours demander à François Hollande de venir lui tenir la main, je ne m'y opposerai pas".
Le réalisateur Tristan Carné est chargé de la bonne tenue de l’émission après avoir déjà conduit la réalisation de plusieurs débat notamment celui de 2012 ou encore des primaires de la gauche et de la droite.
- Macron ne " sera pas dans l'invective" -
Emmanuel Macron a promis qu'il irait "au fond des choses". "Je ne serai pas dans l'invective, le raccourci". Et d'enchaîner: "Je vais détailler mon projet. Sur le pouvoir d'achat, l'Europe, la dette, les impôts. Il faut répondre aux colères des Français et leur expliquer ce qu'on veut faire" Les points forts de Marine Le Pen? "Elle est déterminée, elle porte avec beaucoup de conviction un projet que je combats. Je dois lui reconnaître ça", admet le candidat d'En marche! "Ne pas débattre, même avec son ennemi, est une erreur», a répondu Emmanuel Macron. Marine Le Pen, elle est là. On doit regarder le pays en face. Je veux convaincre nos concitoyens que son projet est dangereux. Je veux montrer que ses idées sont de fausses solutions" a assuré M. Macron.
Jacques Chirac avait refusé de débattre avec le père de la candidate FN, Jean-Marie Le Pen, qualifiée pour le second tour de la présidentielle en 2002.
Selon des sondages publiés lundi et mardi ils montrent un écart qui se ressert entre les deux candidats même si le candidat d’En Marche! conserve son avance. Opinionway donne Emmanuel Macron à 60% (-1) et Marine Le Pen à 40% (+1) tandis qu’Ipsos donne le même rapport de force (60%, -2 contre 40% +2). Selon Kantar-Sofres dimanche, M. Macron est donné à 59% contre 41% pour Mme Le Pen.
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