Débat: Marine Le Pen a tenté de renvoyer Macron au bilan d’Hollande
Les deux finalistes de l’élection présidentielle se sont livrés à un débat télévisé particulièrement musclé. La candidate du FN a cherché à associer au quinquennat le leader d’En Marche, qui lui a reproché de "mentir en permanence".
Marine Le Pen a multiplié les attaques contre Emmanuel Macron tentant de renvoyer son adversaire à son bilan de ministre et à celui de François Hollande. Les Français ont pu voir la vraie nature de Monsieur Macron, la bienveillance a laissé place à la médisance, le sourire a laissé la place à un rictus, et la machine de communication du PS a repris les choses en main. (...) La froideur du banquier que vous n'avez jamais cessé d'être a fait surface" a attaqué en introduction Mme Le Pen.
Le candidat d’En Marche ! régulièrement attaqué par sa concurrente d’extrême droite sur ses soutiens gouvernementaux a dit assumer son bilan ministériel. "Marine Le Pen voudrait que je porte le fardeaux des vingt dernières années. Les quatre dernières années suffiront j'assume toutes les responsabilités de mon mandat de ministre" a assuré l’ancien ministre de l’Economie.
La candidate FN, créditée d’environ 40% d’intentions de vote au second tour, a aussi accusé Emmanuel Macron d’être à l’origine de la vente du groupe de télécommunication SFR lorsqu’il était à Bercy. Une affirmation totalement fausse pourtant martelée par Mme Le Pen durant sa campagne. Le Conseil de surveillance de Vivendi a en effet choisi « à l'unanimité», le 5 avril 2014, de retenir l'offre de Numericable et sa maison mère Altice au détriment de celle de Bouygues, pour la vente de SFR. Or, à cette date, c'était Arnaud Montebourg qui était à Bercy et non Emmanuel Macron. Le candidat d'En marche! est arrivé à la tête du ministère de l'Economie en août 2014, soit quatre mois plus tard.
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Marine Le Pen a aussi accusé Emmanuel Macron d'avoir vendu les chantiers navals de l’Atlantique à des entreprises italiennes: "Je n'ai rien vendu en ce qui concerne les chantiers de l'Atlantique, les syndicats ont signé courageusement un accord de chômage partiel, il n'y a pas eu de licenciement, et aujourd'hui, ils ont des commandes pour dix ans. Vous pouvez m'imputer tous les péchés des 30 dernières années, je suis dans la vie politique depuis moins longtemps que vous. Vous ne travaillez pas les dossiers industriels", a-t-il répondu.
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Mme Le Pen a également attaqué son rival sur la fiscalité pointant sa" responsabilité" dans le ras-le-bol des ménages face aux impôts. "Pourquoi vous n'avez pas fait profiter le président Hollande de vos recettes ? Si vous n'avez pas de recettes, pourquoi vous présentez-vous à l'élection présidentielle ? Vous avez fait ce que vous savez faire, vous avez aidé les grands groupes", a-t-elle attaqué sur les propositions économiques de son adversaire. "Cela fait plusieurs minutes que Mme Le Pen nous explique donc sa stratégie en matière d'emploi. Mais vous n'avez pas de stratégie", a ironisé Emmanuel Macron en retour.
Elle a aussi attaqué le gouvernement, envoyant dos-à-dos la ministre de l’Education nationale et Emmanuel Macron car selon elle "l'école a été saccagée par les socialistes". "On a arrêté d'enseigner le français, on a mis en place l'apprentissage de leur langue d'origine, on a arrêté la grammaire, on a arrêté le redoublement pour faire des économies, on a effondré l'autorité du maître. Il faut revenir à une école qui transmet dans la discipline", a-t-elle déclaré.
Sur "l'héritage" présumé de François Hollande, Macron a répondu: "J'ai assumé les ruptures". Après la conclusion de M. Macron alors qu’elle n’avait plus la aprole, la candidate frontiste n'a pas pu s'empêcher de faire un commentaire: "Avec François Hollande !". Une pique à laquelle a répondu le candidat d'En marche! en déclarant : "Restez à la télévision, moi je veux présider ce pays".
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