Pour son dernier meeting, Marine Le Pen assure avoir été "la voix du peuple"
La candidate du Front national a assuré jeudi soir lors de son dernier meeting de campagne avoir été lors du débat avec Emmanuel Macron la veille la "voix du peuple". Très critiquée après sa prestation jugée rate sur le fond et la forme, Marine Le Pen a tenté d’expliquer le ton employé à trois jours du vote.
En meeting à Ennemain, dans la Somme dans le nord de la France, la candidate frontiste est revenue sur le débat d'entre-deux tours auquel elle a participé hier face à Emmanuel Macron. "Regardez les commentaires haineux qui entourent encore ce soir le débat d'hier soir", a-t-elle affirmé devant une foule acquise à sa cause qui scandait : "On est chez nous".
"J'ai été la voix du peuple. Ce que le système ne veut voir ni entendre, c'est que ma parole n'a été que l'écho de la violence sociale qui va exploser dans le pays. J'ai été le porte-parole de ces millions de Français qui ne veulent plus qu'on les humilie, que le système rejette avec une force et une persuasion qui ne nous aveuglera jamais", a-t-elle poursuivi.
La candidate du FN, donnée systématiquement battue à 39-41% face à Emmanuel Macron selon les sondages s’est efforcée de se repositionner comme la candidate du peuple et des oubliés. Dans une région, les Hauts-de-France qui a largement voté pour elle le 23 avril dernier, Mme Le Pen a parlé moins longtemps que d’habitude – une petite demi-heure se mettant en scène devant une église d’un petit village rural. "Nous sommes ici dans la France éternelle que nous aimons, et que les salons parisiens et les élites méprisent !" a-t-elle lancé à la foule réunie au milieu d’attractions foraines et de stands de restauration populaire.
"Nous sommes de chair et de sang, nous sommes d'espoirs et de passions. Nous sommes Français !" a également lancé la candidate FN comme pour justifier son agressivité lors du débat télévisé de mercredi soir.
- "Pas une voix ne doit manquer" -
Lors de cette dernière prestation en public, Marine Le Pen a lancé un appel à la mobilisation dimanche, pour le second tour. "Allons-nous encore perdre 5 ans à remettre au pouvoir Monsieur Hollande, Monsieur Macron, Monsieur Valls, Madame Royal, Madame Taubira?", a-t-elle lancé, voyant dans cette question l'enjeu de l'élection présidentielle. "La France ne peut plus attendre", a-t-elle insisté. "En allant voter dimanche, n’oubliez pas que vous n’avez que la France pour vous défendre et que la France n’a que vous pour la défendre", a conclu la candidate du Front national, depuis un village qui l'a largement plébiscitée au premier tour.
"Je me suis senti la veuve de l’agriculteur qui s’est suicidé (…) le chauffeur de taxi qui doit faire face à l’ubérisation" a-t-elle lancé à une foule acquise criant "Marine au pouvoir", "On est chez nous" ou "Marine on t’aime !" et les huées visant Emmanuel Macron et plusieurs figures socialistes comme Christiane Taubira.
Alors que des militants scandaient "on va gagner !", de nombreux cadres et élus FN étaient consternés en off de la prestation de leur championne face à Emmanuel Macron à la télévision devant les 16 millions de téléspectateurs. "Brouillonne", "trop agressive", "hésitante" et pas "assez présidentielle" : les critiques sont vives au sein du FN qui ne semble plus vraiment croire à une victoire dimanche. "Le premier objectif, c’est la victoire" mais "si on obtient 40%, ce serait déjà une énorme victoire", a jugé jeudi à trois jours du vote la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen.
"Ne vous laissez pas voler cette élection, ne vous laissez pas intimider. Dimanche, aucune voix patriote ne doit manquer!" a exhorté Marine Le Pen dont il reste encore une journée de campagne vendredi pour convaincre.
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