Hollande: Mélenchon "ne représente pas la gauche qui permet de gouverner"
Le chef de l'Etat est de nouveau sorti de sa réserve à l'occasion d'une interview télévisée duffusée dimanche sur France 5. Dans un reportage qui est consacré à ses dernières semaines à l'Elysée, François Hollande attaque Jean-Luc Mélenchon mais aussi le Front national. Ces derniers au vue des sondages, M. Hollande craint de plus en plus un duel Mélenchon/ Le Pen au second tour de la présidentielle.
"Jean-Luc Mélenchon, il ne représente pas la gauche que je considère comme celle qui permet de gouverner, et il a des facilités qui quelquefois tombent dans le simplisme. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de responsabilité dans les massacres chimiques en Syrie. On ne peut pas considérer que Poutine peut faire n’importe quoi. On ne peut pas sortir de l’OTAN sans que ça ait des conséquences, on ne peut pas mettre en cause ce qui a été la grande construction européenne et surtout quand on se réclame de François Mitterrand" a assuré François Hollande lors d’une interview accordée à l’émission C Politique diffusée dimanche sur France 5.
A propos de Marine Le Pen, il a assuré que "c’est pas la même chose". "Jean Marie Le Pen était le père de Marine le Pen, je me suis opposé à lui lorsqu’il était au deuxième tour, et je l’ai dit parce que c’était un candidat qui mettait en cause des valeurs de la République, ça n’a pas changé dans cette famille, et je continuerai de le faire, et continuerai de le dire" a-t-il dit renvoyant dos-à-dos Marine Le Pen et son père qui avait été qualifié au second tour de la présidentielle à la surprise générale le 21 avril 2002.
Le chef de l’Etat a assuré qu’il se sentirait responsable en cas de victoire de Mme Le Pen le 7 mai prochain. "Un parti n’arrive pas au pouvoir sans que les citoyens ne l’aient choisi, dans une démocratie. Et le premier d’entre eux, le chef de l’Etat, s’il n’avait pas averti, s’il n’avait pas prévenu, s’il n’avait pas agi, c’est aussi ma responsabilité jusqu’au bout, se sentirait le premier responsable de la venue d’un parti d’extrême droite en France au pouvoir" a-t-il dit à propos de la progression du FN alors que tous les sondages donnent la candidate qualifiée d’office au second tour de la présidentielle.
Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, François Fillon : entretien exclusif avec le président de la République
— C Politique (@CPolF5) 16 avril 2017
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- "On parle de quoi dans cette campagne ? Des affaires, des mises en examen (...)" -
"Je trouve que la campagne ne permet pas d’installer ce qui est pourtant l’essentiel, c’est-à-dire le débat sur les programmes, les propositions et donc les politiques qui seraient mises en œuvre au lendemain de l’élection présidentielle. On parle de quoi dans cette campagne ? Des affaires, des mises en examen, des pseudos cabinets noirs, on fait des spectacles, on fait des shows sur des places publiques, on essaie d’apporter son rameau d’olivier pour montrer qu’on est pour la paix, on fait en sorte de créer des événements de communication. Mais où sont les comparaisons utiles ?" a-t-il attaqué en référence aux affaires de François Fillon et Marine Le Pen ou encore des grands meetings de Jean-Luc Mélenchon.
Ces derniers jours, M. Hollande a multiplié les prises de parole sur la campagne présidentielle alors qu’il n’est pas candidat. Il a mis en garde contre le péril d’une victoire du Front national mais a aussi pointé du doigt la progression de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages dépassant largement le candidat officiel du parti de M. Hollande, le Parti Socialiste. Il a fait un pas de plus, notamment dans une interview publiée jeudi dans Le Point, envers son ancien ministre Emmanuel Macron sans toutefois appeler à voter pour lui.
François Hollande a aussi confirmé cette semaine qu’il dirait pour qui il allait voter entre les deux tours de la présidentielle.
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