Dans l’Est, le PS plongé en coma artificiel au 1er tour de la présidentielle

Politique

Benoit Hamon, vainqueur de la primaire du PS va porter les couleurs des socialistes à l'élection présidentielle de 2017.

Les 10 départements du Grand-Est, 3 millions d’électeurs, ont placé en tête Marine Le Pen notamment dans les zones rurales et préurbaines. Mais si l’extrême droite arrive loin devant dans l’Est, le score du PS a plongé en cinq ans. Au premier tour de la présidentielle de 2012, le candidat du PS François Hollande était arrivé deuxième dans les ex-régions Lorraine, Alsace et Champagne-Ardenne. Cinq ans plus tard, Benoit Hamon réalise un score catastrophique de 5,09% en sixième position avec 151 311 voix.

Le candidat de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a même réussi à faire mieux à la cinquième position avec 6,13%. Le candidat de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a fait trois fois mieux dans le Grand-Est avec 16,31% profitant à la gauche de la gauche de bons scores dans des anciens bastions ouvriers. Ainsi, Benoit Hamon a décroché dans de nombreuses zones ouvrières. Dans une ville comme Hayange, dirigée par le FN depuis 2014, M. Hamon ne recueille que 5,09% des suffrages. A Florange, ville symbole des hauts-fourneaux fermés du géant ArcelorMittal, il a pu compter seulement sur 7,37%. Aux municipales de 2014, le PS avait déjà perdu la ville payant cash la gestion du dossier Mittal par le gouvernement. Même constat à Gandrange (7,84%), Fameck (8,64%), Uckange (7,25%). Une vallée de la Fensch qui a définitivement enterré le vote socialiste lui préférant Mme Le Pen ou M. Mélenchon.

- Dupont-Aignan fait mieux qu'Hamon -

Même déroute dans l’est du département de la Moselle où la gauche socialiste semble définitivement avoir perdu la confiance de ses électeurs. A Forbach (5,89%), l’Hôpital (3,19%), Stiring-Wendel (4,71%), Hombourg-Haut (5,15%) ou encore Behren-lès-Forbach (5,23%). A Longwy dans le nord de la Meurthe-et-Moselle, un bastion de la gauche communiste, M. Mélenchon arrive en tête (26,92%) loin devant M. Hamon (7,42%). Même constat à Herserange ou encore Mont-Saint-Martin. D’ailleurs dans ce département encore dirigé par le PS, le candidat socialiste a enregistré un camouflet en réunissant 6,22%.

Dans les grandes villes pourtant dirigées par le PS, Benoit Hamon a été humilié. A Strasbourg, ville dirigée par le socialiste Roland Ries, les électeurs ont préféré Emmanuel Macron (27,76%) devant Benoit Hamon (9,43%). Même constat à Metz dirigée par Dominique Gros où le candidat PS n’a réuni que 7,79% des voix. D’ailleurs, selon les résultats défintiifs du ministère de l’Intérieur, l’ancien frondeur du gouvernement est arrivé en tête dans seulement… 32 communes.

La plupart des ténors du PS dans l’Est de la France ont appelé à voter Emmanuel Macron. De Mathieu Klein en passant par Aurélie Filippetti, Dominique Gros, Roland Ries, Christian Eckert notamment. Le bureau national du PS a appelé, lundi après-midi à l’unanimité, à voter et faire campagne pour Emmanuel Macron, selon son Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis. Ainsi, 4 millions de tracts appelant à voter Macron vont être imprimés par le PS pour la campagne d’entre deux tours.