Législatives à Metz: le risque du mandat de trop pour Marie-Jo Zimmermann

Metz - 05/06/2017 10h42 - mis à jour le 05/06/2017 15h09
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Législatives à Metz: le risque du mandat de trop pour Marie-Jo Zimmermann
Politique
Des affiches de Marie-Jo Zimmermann (LR-UDI), Richard Lioger (La République en Marche) et Christine Singer (Les Indépendants), sur la 3ème circonscription de Moselle.

La députée sortante (Les Républicains) Marie-Jo Zimmermann repart en campagne dans la 3ème circonscription de Moselle à Metz pour tenter un quatrième mandat. Dans un contexte politique chamboule-tout, l’élue risque d’être touchée par l’effet domino du dégagisme. Face à elle, ses rivaux jouent à fond la carte du renouvellement.

Si la loi de moralisation de la vie publique présentée la semaine dernière par François Bayrou était déjà en vigueur, Marie-Jo Zimmermann aurait dû décrocher. La candidate Les Républicains de la 3ème circonscription de Moselle, comprenant notamment une partie de Metz et des petits villages (Pange, Vigy, Chieulles, Mey, Vantoux, Vany) repart au combat. Elue depuis 2002 dans cette circonscription de droite où l’un de ses plus fidèles, Jean-Louis Masson (sénateur DVD de Moselle), a occupé le siège de député de 1988 à 2002, le renouvellement politique se fait attendre.

En campagne depuis des semaines, Mme Zimmermann craint d’être mise de côté après le spectaculaire coup de neuf opéré pendant les primaires puis la présidentielle. "L'ambiance est bizarre… difficile de dire si les gens vont voter pour les candidats qu'ils connaissent ou s'ils vont vouloir mettre des coups de balai aux sortants" a assuré la députée sortante soutenue par Les Républicains et l’UDI, sur Franceinfo. L’incertitude est telle pour les candidats LR-UDI partout en France face à la vague attendue de La République en Marche qu’aucun indicateur ne permet de s’avancer sur le résultat du premier tour qui a lieu dimanche. Même le terrain. Selon un sondage Ipsos-Steria pour Le Monde publié vendredi, 64% des électeurs LR-UDI sont certains de voter pour un candidat de leur formation politique quand 36% hésitent encore. Au PS, la chute est plus dangereuse: 52% sont certains de glisser un bulletin de vote avec le nom d’un candidat socialiste.

- Zimermann défiée par Lioger et Singer -

Marie-Jo Zimmermann alors suppléante de Jean-Louis Masson, élu député, sur la 3ème circonsription de Moselle lors des législatives de 1993 et de 1997. (PHOTO: ARCHIVES/ DR)

En danger sur sa circonscription, Marie-Jo Zimmermann a pris soin de mettre au second plan les logos de LR et de l’UDI. "Il y a quelques années, on jouait à fond sur l’étiquette, sur la marque… aujourd’hui on fait campagne autour de la personnalité, de l’implantation locale, du nom…" assure un militant de droite de la circonscription, conscient du dégoût des appareils politiques accéléré par l’élection d’Emmanuel Macron. La tentation de sortir une députée qui paraissait imbattable aux scrutins précédents est telle que 13 autres concurrents sont en lice dont une conseillère municipale. L’UPR, le Parti des Mosellans, Lutte Ouvrière, le Parti Animaliste, la France insoumise, le Mouvement Humain Animaux Nature, EELV, Basta, le Parti communiste… tous les partis, même les plus petits, ont leur candidat sur la circonscription.

Parmi-eux, un visage qui a fait son trou ces dernières années à Metz : Christine Singer. Celle qui avait déjà tenté sa chance en 2012 (2,2% dans la 1ère circonscription) souhaite désormais combattre en frontale la députée LR sortante. Son ancienne alliée qui a fait campagne sans compter pour l’ex-candidate aux municipales de 2014 puis qui l’a quitté à l’issue de la défaite joue à fond sur le "renouveau". Libérale assumée et soutien de François Fillon jusqu’à la dernière seconde, la candidate qui a vingt-ans de moins que sa rivale assure incarner un nouveau visage sur la scène politique locale. Son affiche est d’ailleurs sans ambigüité: "les Républicains et le centre changent de visage". "Elle joue à fond sur ce slogan pour laisser penser qu’elle est investie par LR" s’agace-t-on dans l’entourage de Mme Zimmermann. Pour la candidate Singer, "cette campagne est plus facile que les autres" car sur le terrain "l’attente de renouvellement est claire et nette". "On n’attend plus d’étiquettes aujourd’hui mais une personnalité" dit-elle. Cadre au Luxembourg dans une banque, la travailleuse frontalière mise aussi sur son étiquette société civile alors que la République en Marche présente 52% de candidats non issus du sérail politique.

Du côté de la majorité présidentielle, La République en Marche a confié la délicate mission de faire tomber la députée sortante à un homme qui n’est pas un novice en politique. Richard Lioger, ex-directeur de l’Université de Metz et actuel premier adjoint de la ville entend offrir un siège de député dans la vague attendue pour le parti de M. Macron. Selon des projections, la majorité absolue serait facilement atteinte avec 395 à 425 sièges gagnés, selon Ipsos-Steria.

- Le PS en mauvaise posture, le FN peut espérer un bon score -

(ARCHIVES/ ARNAUD SCHERER/ LORACTU)

Même si M. Lioger n’est pas un "nouveau visage" en politique, c’est sa première candidature aux législatives et il entend bien faire tomber Marie-Jo Zimmermann dans son fief. Avec un score de 71,89% pour Emmanuel Macron à Metz au second tour de la présidentielle, le candidat de LREM peut espérer être en ballotage favorable au second tour. Le candidat, marcheur de la première heure, a même réussi à décrocher le soutien des adjoints EELV du conseil municipal de Metz qui ont lâché leur candidat, préférant offrir une majorité à Emmanuel Macron qui a nommé Nicolas Hulot au gouvernement.

Du côté du PS, la candidate Nathalie de Oliveira est à la peine. Malgré le soutien du maire PS de Metz qui fait campagne pour elle et non pas pour son premier adjoint, la conseillère municipale socialiste risque l’élimination dès le premier tour. Au vue du score de Benoit Hamon à la présidentielle dans la ville (7,79%), même la candidate FN Françoise Grolet peut espérer un meilleur score. Bien implantée depuis son coup d’éclate des cantonales de 2001, conseillère régionale et candidate aux municipales de 2014, l’adepte d’une ligne conservatrice et très à droite peut espérer faire un bon score sans toutefois être élue. A l’échelle de la circonscription, Marine Le Pen a fait 33,95% au second tour de la présidentielle, loin de certains scores historiques frôlant ou dépassant la majorité dans l’est du département ou en Meuse. 

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2Commentaires

Mathias Boquet
Mathias B. - il y a 23 jours
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Je suis Mathias Boquet, le candidate EELV de la 3ème circonscription et j'aimerais apporté une petite précision. Marie-Anne Isler Béguin et René Darbois, les adjoints "écologistes" de la ville de Metz, ne m'ont pas lâché comme il est écrit dans l'article. Ils ne m'ont, en fait, jamais soutenu car ils n'appartiennent plus à EELV depuis plusieurs années. C'est dans leur logique de soutenir le candidat LREM, comme peuvent le faire Barbara Pompili et François de Rugy au niveau national. Le groupe local d'EELV Metz (et notamment les élus messins restés à EELV) soutiennent toujours les deux candidats EELV sur les circonscriptions 57-02 (Marie-Pierre Comte) et 57-03 (Mathias Boquet). Répondre
Urgo
Victor U. - il y a 22 jours
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On s'en fout ! Il faut de nouvelles têtes et du sang neuf ! Répondre
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