Nancy: deux nourrissons décèdent à la maternité à cause d'un possible surdosage

Deux grands prématurés sont brutalement décédés à la maternité de Nancy, à quelques heures d'intervalle en avril. L'enquête se penche sur un possible surdosage médicamenteux. Une information judiciaire a été ouverte au lendemain du drame qui a frappé l'établissement public hospitalier. Les deux couples de parents se portent partie civile tandis que l'hôpital a ouvert une enquête interne.
Le CHU de Nancy, en Meurthe-et-Moselle, est dans la tourmente depuis la fin du mois d'avril après la mort de deux nourrissons survenue subitement à la maternité régionale. Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Nancy pour «homicides involontaires» contre X alors que les parents se sont portés partice civile dans cette affaire.
Les deux bébés pourraient avoir succombé après une mauvaise administration de médicaments. D’après les premiers éléments, il pourrait s’agir d’une erreur humaine mais la piste criminelle n’est pas exclue pour autant par les policiers. L’hôpital a alerté le parquet de la ville lui rapportant la mort des deux enfants comme le demande la procédure.
Enquête ouverte après le décès suspect de deux bébés à l'hôpital de Nancy
Nancy: enquête ouverte après la mort suspecte de deux bébés au CHU
"Suite au décès ce 25 avril de deux nouveau-nés, grands prématurés, hospitalisés en réanimation néonatale, nous nous associons à la douleur des parents et leur présentons nos plus sincères condoléances, ainsi qu'à leurs proches", avait pour sa part indiqué le CHRU de Nancy dans un communiqué. "Une enquête interne et externe a été diligentée pour expliquer les circonstances de ce drame, en lien avec les autorités compétentes", selon ce communiqué.
Selon L'Est Républicain de ce lundi 15 mai , les infirmières en charge des bébés au moment des décès ainsi que le personnel médical ont été auditionnées au cours des deux dernières semaines. L'enquête se penche dès à présent sur une piste particulière: celle d'un possible surdosage de Phosphoneuros, une solution buvable qui aurait potentiellement été non-diluée ou mal dosée avant d'être administrée aux deux prématurés.
- Une enquête qui s'annonce "longue" et "difficile" -
Deux juges d'instruction de Nancy se sont saisis du dossier afin de "permettre de définir quelles sont les causes exactes du décès et déterminer si d'éventuelles responsabilités peuvent être établies", a indiqué le parquet dans un communiqué. De son côté, l'agence régionale de santé (ARS) confirme qu'elle "mène une enquête médico-administrative" afin de déterminer les circonstances du drame.Aucune conclusion ne pourra être retenue avant le retour de toutes les analyses toxicologiques.
Afin d'éviter de nouveaux accidents, le CHU de Nancy impose, depuis le jeudi 11 mai, aux membres de son personnel de porter un gilet fluo floqué de l'inscription "Ne pas déranger, préparation de médicaments" lorsqu'ils s'attellent à cette tâche. L'équipement est destiné à sécuriser et renforcer davantage la chaîne de préparation des médicaments.
En mars, l’hôpital de Nancy a été mis en examen en tant que personne morale à la suite du décès d'un petit garçon, qui avait reçu une très forte dose d'un anti-inflammatoire. Au printemps 2015, Timéo, 4 ans, avait été admis au CHRU de Nancy pour des douleurs aux jambes. Il y était décédé après avoir reçu une très forte dose de colchicine, un anti-inflammatoire utilisé notamment contre les crises de goutte.
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