Attentat déjoué pendant la présidentielle: l’inquiétant projet des terroristes imaginé depuis Nancy
Les deux terroristes présumés arrêtés à Marseille quelques jours avant le premier tour de la présidentielle préparaient une attaque d’un meeting de Marine Le Pen et voulaient vraisemblablement viser des bars et des bureaux de vote, selon des informations de «Libération».
Le projet fou des terroristes a été arrêté à temps par les autorités. Le 18 avril dernier, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, deux suspects étaient arrêtés à Marseille, suspectés de préparer un attentat visant l’un des moments démocratiques les plus importants du pays. Mahiedine Merabet et Clément Baur sont arrêtés sans difficultés par les policiers de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) dans un logement de la cité phocéenne. Dans le logement, un arsenal d’armes et des explosifs. Le projet d’attentat(s) était imminent.
Le procureur de Paris, François Molins, en charge des dossiers anti-terroriste avait précisé durant une conférence de presse que les deux terroristes avaient transités par Nancy en covoiturage vers Marseille à la fin du mois de mars 2017. Les deux terroristes présumés se sont connus entre janvier et mars 2015, alors qu’ils étaient dans la même cellule, à la prison de Lille-Sequedin dans le Nord. Le 12 avril, soit six jours avant l’interpellation, Mahiedine Merabet cherche à envoyer une vidéo d’allégeance à un membre de l’Etat islamique. Le jihadiste ne le sait évidemment pas, mais il vient de se jeter dans la gueule du loup. Le destinataire, qu’il croit être membre de l’organisation terroriste, n’est autre qu’un des multiples cyberpatrouilleurs de la DGSI infiltrés dans les réseaux, écrit Libération.
C’est en mars 2016 que le duo radicalisé se reforme. Début 2017, Mahiedine Merabet rejoint son complice Clément Baur à Vandœuvre-lès-Nancy, en Meurthe -et-Moselle, lieu où semble avoir émergé l’idée plus précise d’un attentat, selon le quotidien. C’est dans la cité Vand’Est, un quartier populaire de cette ville de la banlieue de Nancy, qu’une cellule terroriste se constitue en lien avec les deux terroristes présumés qui veulent passer à l’action d’ici la présidentielle d’avril 2017.
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- Un meeting de Marine Le Pen visé -
D’ailleurs, cette cellule terroriste de Vandœuvre-lès-Nancy a été mise à mal par les enquêteurs ces dernières semaines. Une opération anti-terroriste a été menée dans ce quartier ce mardi 13 juin. Un homme en lien avec les deux terroristes a été arrêté ainsi que trois autres à Strasbourg.
En avril, quelques jours après l’interpellation de Clément B et Mahiedine M., 4 interpellations lors d’un coup de filet sont opérées dans le même quartier. Un réfugié politique tchétchène de 24 ans et deux frères serbes du Kosovo, de 19 ans et 35 ans sont alors mis en examen dans cette affaire quelques jours plus tard, fin avril pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et "acquisition, détention ou transport d'armes en relation avec une entreprise terroriste".
Libération assure par ailleurs que les cibles sont désormais précisées par les enquêteurs. Alors que dans un premier temps on pensait que François Fillon, candidat (LR) à la présidentielle était visé par les deux suspects, l’enquête a montré que c’est finalement Marine Le Pen qui était ciblée. Le meeting de la candidate du Front national qui se tenait le mercredi 19 avril à Marseille - à quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle - figurait, lui, parmi les cibles de Baur et Merabet. Les deux hommes ont en outre effectué des recherches sur des bars marseillais. Enfin, il semble qu’une attaque contre des bureaux de vote marseillais le dimanche du premier tour de la présidentielle ait été envisagée.
Mahiedine M. est resté muet pendant les auditions face aux enquêteurs tandis que Clément B. a reconnu à minima l’intention de réaliser une action terroriste à quelques jours du premier tour de la présidentielle.
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