Hamon dénonce les "pratiques indignes" de Valls et appelle Mélenchon à l'union

Politique

Benoit Hamon, candidat du PS à la présidentielle, lors d'une conférence de presse le 29 mars 2017 à son QG de campagne.

Benoit Hamon a regretté que "ce matin ce qui est le plus grave pour notre pays et pour la politique, c'est que la démocratie a pris un grand coup de plus" a-t-il déploré lors d'une allocution à son QG de campagne devant la presse après le ralliement de Manuel Valls à Emmanuel Macron. L'ancien participant à la primaire de la gauche a appelé à voter Macron dès le 1er tour de la pésidentielle face au "risque FN" sans respecter son engagement à soutenir le vainqueur de la primaire de la Belle Alliance Populaire.

"À un moment où l'extrême-droite autoritaire est banalisée, oui, la démocratie est la prunelle de nos yeux" a dit M. Hamon alors que l'une de ses porte-parole de campagne Aurélie Filippetti que la "démocratie, la primaire de la gauche a été piétinée par des gens qui sont des mauvais perdants et des mauvais démocrates" avait-elle critiqué  propos du choix de Manuel Valls. "La parole donnée, la parole signée, devant le peuple, doit être scrupuleusement respectée. C'est pour cela que j'ai combattu le 49.3" a-t-il poursuivi devant la presse alors qu'il doit tenir un grand meeting ce mercredi soir à Lille en présence de Martine Aubry qui a elle aussi critiqué la position de Manuel Valls. 

"Je lance un appel aux citoyens: réagissez, sanctionnez et tournez la page de cette vieille politique, de ceux qui bafouent leurs convictions" a-t-il dit à la tribune appelant "les sociaux-démocrates", "communistes" et "Jean-Luc Mélenchon" qui sont "attachés au progrès social et à la démocratie à unir leurs forces aux miennes" a demandé le candidat du PS qui vait réussi à décrocher un accord avec le Vert Yannick Jadot mais qui avait échoué à une candidature commune au leader de la France Insoumise. 

- "Un moment grave pour notre pays" regrette Benoit Hamon -

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Le candidat du PS a appelé à "ne pas laisser les forces de destruction, les forces de l'argent présider aux destinées de notre pays" demandant à "rassembler la gauche pour gagner" alors que Benoit Hamon est désormais crédité de 10 à 11% des intentions de vote derrière Jean-Luc Mélenchon qui a progressé à 14%, selon plusieurs sondages publiés ces derniers jours. "Ceux qui ont fait tant de mal à la gauche avec la loi travail et la déchéance de nationalité ont trouvé refuge chez Emmanuel Macron" a attaqué le candidat de la présidentielle. 

Interrogé sur BFM TV/RMC sur le fait de savoir s'il allait voter pour le candidat d'En Marche après avoir progressivement rompu avec le candidat socialiste depuis fin janvier, Manuel Valls a affirmé: "Oui, parce que je pense qu'il ne faut prendre aucun risque pour la République". "Donc je voterai pour Emmanuel Macron (...) Je prends mes responsabilités", a-t-il poursuivi, expliquant avoir pris cette décision "face à l'effondrement moral de la candidature de François Fillon" et "face à la crise de la gauche et la marginalisation de notre candidat à la primaire Benoît Hamon". "Je n'accepte pas la marginalisation de la gauche de gouvernement", a-t-il affirmé, dénonçant «l'échec» de la stratégie de M. Hamon après sa désignation à la primaire "Ce n'est pas un ralliement. C'est une prise de position responsable", a-t-il affirmé.

Emmanuel Macron a "remercié" Manuel Valls de son soutien au premier tour de l'élection présidentielle annoncé mercredi matin par l'ancien Premier ministre mais a prévenu qu'il serait "le garant du renouvellement des visages" et des "pratiques" et qu'il ne gouvernerait pas nécessairement avec lui.

L'appel au vote pour Emmanuel Macron par Manuel Valls a provoqué de vives réactions à la gauche du PS évoquant le "traitre", une position "pathétique", "une parole reniée" ou encore une "honte".