Pour son grand meeting régional, Benoit Hamon choisit le Zénith de Nancy

Politique

Après un appel de 200 élus socialistes du Grand-Est qui appellent au «rassemblement» derrière Benoit Hamon, le candidat tiendra son grand meeting régional le 5 avril prochain. Les équipes de l’ancien frondeur et ex-ministre du gouvernement ont choisi le Zénith de Nancy pour son grand meeting-Grand-Est. Des bus seront affrétés de plusieurs départements dont ceux des fédérations d’Alsace et de Champagne-Ardenne pour remplir la salle où au mieux 5 000 personnes sont attendues. En mars 2012, François Hollande avait tenu un meeting au parc des expositions tandis que le candidat de l’UMP Nicolas Sarkozy avait préféré le Zénith en avril.

M. Hamon doit tenir ce meeting au Zénith au lendemain du deuxième débat qui verra s’affronter – pour la première fois à la télévision sous la Ve République – les 11 candidats sur BFMTV et CNews. Eteint lors du premier débat de TF1, il avait donné une grande partie de son énergie la veille lors de son grand meeting de Bercy devant une salle de 25 000 supporters gonflés à bloc. Depuis, les ennuis se sont accumulés pour le candidat du PS qui a été doublé dans les sondages par son rival Jean-Luc Mélenchon. Le socialiste n’est plus qu’à 10-11% quant le leader de la France Insoumise est désormais donné à 13-14% des intentions de vote.

Le candidat est aussi confronté à de nombreux ralliements d’élus vers Emmanuel Macron. Dans la région, la plupart restent fidèles au candidat PS mais de nombreux en off évoquent un possible vote Macron «si Hamon est trop bas à quelques jours du premier tour ou lors de l’entre deux tour en cas de second tour Macron-Le Pen ou même Macron-Fillon». Le député PS de Meurthe-et-Moselle Jean-Yves Le Déaut ou encore l’ancien président PS de Lorraine et sénateur de Moselle Jean-Pierre Masseret ont décidé de rejoindre le candidat d’En Marche!

- Derrière Mélenchon dans les sondages -

Mathieu Klein, patron socialiste du département où M. Hamon avait effectué une percée à la primaire de la gauche, a confirmé lundi son soutien au prétendant de l’Elysée. Mais, a-t-il confié, il ne sait pas s’il prendra la parole au meeting de Nancy et se montre particulièrement discret dans la campagne. Ni tractage sur les marchés, ni interviews dans les médias. Pareil pour le maire PS de Metz et de Strasbourg qui restent discrets. Ces proches de Manuel Valls attendent le positionnement du perdant de la primaire. L’ancien Premier ministre réunit mardi soir ses soutiens à l’Assemblée nationale et donnera sa première interview depuis janvier mercredi matin sur BFMTV et RMC. Va-t-il annoncer un ralliement à M. Macron ? «Il n’y a rien de nouveau sous le soleil» selon un proche, qui note qu’il pourrait «appeler à faire battre Le Pen sans concrètement se rallier à Macron mais en confirmant qu’il ne devrait pas voter Hamon». Malgré son engagement lors de la primaire, il avait refusé de parrainer Benoit Hamon.

Si du côté de Benoit Hamon, certains soutiens et membres de son entourage commencent à douter de la stratégie du candidat, de nombreux élus «continuent de croire au programme porté». «Certes, il a pris du retard et les sondages comptent dans une élection mais il fait de loin la meilleure campagne de fond. Les électeurs qui sont 40 à 50% encore indécis vont y apporter une grande écoute quelques semaines avant le vote. Avec les affaires et les questions politiciennes, Benoit Hamon n’a pas été assez audible» regrette un parlementaire local.