Pour son dernier grand meeting, Macron promet une "nouvelle France"
L'un des favoris des sondages, Emmanuel Macron, en position précaire dans les sondages, a opéré une démonstration de force lors d'un meeting géant à Paris. Il face à face à distance avec sa concurrente Marine Le Pen qui tenait quelques heures plus tard un meeting au Zénith de Paris.
À la recherche d'un nouveau souffle à moins d'une semaine du vote, Emmanuel Macron a rempli Bercy comme l'avait fait il y a un mois Benoit Hamon, le candidat du PS désormais distancé dans les sondages par Jean-Luc Méléchon. Devant ses partisans, au moins 20 000 personnes à l'intérieur de la salle située juste en face du ministère de l'Economie où M. Macron a occupé une fonction de ministre pendant deux ans, le candidat a promis une "nouvelle France". "Dimanche, nous allons gagner et ça sera le début d'une nouvelle France" a lancé l'ancien conseiller de François Hollande lors d'un long discours d'une heure-et-demi.
"Nous allons nous battre parce que nous sommes des guerriers, vous êtes des guerriers mais à aucun moment nous n'aurons peur" a lancé le candidat d'En Marche alors qu'il a perdu des points dans les sondages ces dernières semaines. Dans une salle survoltée criant régulièrement "Macron président!", il assuré "y être prêt" à devenir Président de la République et en "mesurer l'honneur".
- "Notre France dans 5 ans elle sera plus forte, plus sûre" -
"Notre France dans 5 ans elle sera plus forte, plus sûre" a promis M. Macron assurant que dans cette salle de l'Accord-Hôtels-Arena, "c'est le bruit d'une page de la vie politique qui est en train de se tourner, que vous aller tourner" a-t-il lancé à ses soutiens arborant des t-shirt blancs, roses, jaunes ou bleus et agitant des drapeaux tricolores. "Je n'en pouvais plus de l'impuissance (...) dimanche c'est l'optimisme contre le renoncement, contre la nostalgie trompeuse" qui va l'emporter a-t-il lancé à la foule massée dans cette gigantesque arène.
Le candidat d'En Marche a envoyé quelques flèches à ses concurrents alors que les sondages promettent un match à quatre à six jours du vote. "Sur 11 candidats, 10 veulent nous ramener vers des fantasmes du passé, vers des frontières qui se ferment. Ils veulent nous faire croire pour les uns que c'est la grande punition, d'autres que c'est la France qui s'isolera" a-t-il attaqué en référence à François Fillon et Marine Le Pen. "Certains veulent nous faire croire que ça sera Cuba sans le soleil ou le Venzeuela sans le pétrole" a-t-il attaqué à propos du nouveau "champion" de la gauche Jean-Luc Mélenchon qui monte en flèche dans les sondages atteignant jusqu'à 20% des intentions de vote. Il a aussi dépeint François Fillon en "Mme Tatcher", renvoyé Jean-Luc Mélenchon à "Trostsky, Fidel Castro" et la candidate du FN à Mauras" "Ces reculs, ces retours en arrière, ces chimères, on n'en veut pas" a-t-il dit alors que la foule scandait "on n'en veut pas!".
- Une "nouvelle génération" va "prendre le pouvoir" -
Il a évoqué à plusieurs reprises, parfois se répétant, qu'une "nouvelle génération" allait "prendre le pouvoir", "gagner en responsabilités". "Il y a la gauche, fracturée et divisée en son sein et d'un côté la droite a la même maladie. Ils ne peuvent plus travailler ensemble même quand ils sont d'accord. On m'a beaucoup reproché d'être d'accord avec mes adversaires mais je le revendique car nous devons construire des lignes communes (...) ce ne sont plus que des coalitions d'intérêt et qui veulent
garder le pouvoir pour eux" a attaqué Emmanuel Macron. Il a d'ailleurs assumé l'expression "et en même temps" que ses adversaires moquent régulièrement pour pointer du doigt son positionnement "flou". "Le +en même temps+ serait un tique de langage qui voudrait dire que je suis flou, que je ne sais pas trancher, il y en a qui aiment les cases. Mais je continuerai à utiliser +en même temps+ car cela signifie que l'on prend en compte les impératifs qui paraissent opposés mais dont la conciliation est indispensable au bon fonctionnement de notre société. Je choisis l'entreprise et les salariés, la solidarité et la croissance, je choisis le meilleur de la droite, le meilleur de la gauche et le meilleur du centre comme le disait le Général de Gaulle" a assuré M. Macron.
Durant son discours, il a aussi listé les principales mesures qu'il entendait prendre une fois élu: baisser le nombre de parlementaires, introduire une dose de proportionnelle, limiter la durée des mandats d'élus dans le temps, investir 15 milliards d'euros sur cinq ans pour "les plus faibles", supprimer la taxe d'habitation pour 80% des foyers fisaux, rétablir la police de proximité, faire adopter une loi de la "moralistion de la vie publique" poussée par François Bayrou (MoDem).
- Attaques de Fillon, Le Pen et Mélenchon -
La salle de Paris-Bercy, lundi 17 avril 2017, lors du meeting d'Emmanuel Macron, candidat d'En Marche.
Le candidat a aussi répété qu'il comptait "redonner plus de responsbailités et de place" aux territoires dans un "pacte girondin", "donner moins de pouvoir à ceux d'en haut qui font des circulaires et donner plus de place à ceux du terrain qui décident et accompagnent". Il veut aussi "plus de poids et d'importance au dialogue social". Il a aussi assuré qu'il aurait une majorité en cas de victoire à l'issue des élections législatives. "Depuis le début, ils prennent les Français pour des imbéciles en disant qu'on n'aura pas de majorité, les Français seront cohérents et nous donnerons six semaines plus tard une majorité pour gouverner et légiférer" a lancé Emmanuel Macron devant ses soutiens.
"J'y suis prêt" à protéger les Français comme à "garantir l'indépendance de la justice" mais aussi la "liberté de l'information" et "garantir les droits fondamentaux dans notre pays" Pour cela "il faut une autorité morale", "comme vous j'ai été choqué par le déni de vérité érigé comme principe systématique de communication", de "l'accumulation des facilités et des privilèges", "oui il faut une autorité morale" et elle "ne peut venir que du respect de nos lois, de nos principes et de nos valeurs" a-t-il dit, en référence à peine voilée aux affaires de son adversaire François Fillon.
Le candidat d'En Marche a largement défendu l'Europe de son discours alors que le public agitait des drapeaux bleus étoilés. "Nous avons besoin de l'Europe alors nous la refondrons. Je serai ce president de la reconstruction européenne (...) de cette ambition européenne" a lancé M. Macron qui va enchaîner les déplacements de terrain d'ici vendredi soir. Mardi matin, il visitera le marché de Rungis pour "rencontrer la France qui bosse et qui se lêve tôt". Mercredi, il sera en meeting à Nantes avec Jean-Yves Le Drian, actuel ministre de la Défense puis jeudi soir à la télévision sur France 2 pour une grande émission avec les onze candidats. Vendredi, il terminera avec deux meetings à Rouen et à Arras dans le nord de la France pour rappeler les racines du candidat. "J'aime la France dans son histoire. Comment un enfant de Picardie pourrait-il oublier les guerres cruellesqui se sont jouées pour notre liberté ?" a-t-il lancé en introduction de son discours où il est brièvement revenu sur son parcours.
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