Abimé par les affaires, Fillon croit encore à la victoire
Le candidat de la droite affaibli tout au long de la campagne par ses affaires judiciaires continue pourtant de croire en sa victoire, en un sursaut de son électorat motivé par un désir d'alternance après cinq ans de socialisme. Malgré sa mise en examen, François Fillon a légèrement progressé dans les sondages ces dernières semaines.
Une campagne folle. A quelques jours du vote, les sondages promettent un match à quatre entre les deux favoris Emmanuel Macron et Marine Le Pen face aux outsiders Jean-Luc Mélenchon et François Fillon.
Selon un sondage Ipsos-Steria pour Le Monde, les intentions de vote se trouvent désormais dans un mouchoir de poche. Emmanuel Macron et Marine Le Pen (23%) sont à égalité et qualifiés pour le second tour. Mais rien n'est fait puisque Jean-Luc Mélenchon (20%) et François Fillon (19%) sont tout juste derrière et la marge d'erreur rend incertain le score potentiel des concurrents à l'Elysée. Une semaine cruciale s'ouvre pour les onze candidats où chaque minute compte pour convaincre les millions d'indécis qui feront certainement basculer le scrutin le plus fou de la Ve République.
A droite, François Fillon abimé par les affiaires montre pourtant une ténacité que son propre camp n'imaginait pas. Le vainqueur de la primaire de novembre qui avait alors un boulevard devant lui reste écorché par sa mise en examen pour "détournement de fonds publics" notamment dans l'affaire des emplois fictifs présumés de son épouse Penelope et de deux de ses enfants.
- Vote "sans d'état d'âme" exhorte Sarkozy -
D'abord lâché par une partie des élus LR et son équipe, le canddiat a finalement "resisté" au "système" qu'il accuse de vouloir "l'assasiner" pour l'empêcher de gagner la présidentielle. Pointant un "cabinet noir" piloté par François Hollande et s'en prenant régulièrement aux médias dont Le Canard Enchaîné et Médiapart, le candidat LR-UDI a retrouvé des couleurs et a gagné quelques points dans les sondages.
Après son grand rassemblement dimanche dernier à la Porte de Versailles, il a aussi entammé une grande tournée des capitales régionales. Strasbourg, Marseille, Toulouse, Lyon, Montpellier... où il a pu compter sur des salles pleines et mobilisées. Mais le canddiat de la droite doit faire face à une montée innatendue de M. Mélenchon et au candidat Macron qui prend des ex-électeurs d'Alain Juppé tenté par sa modération. Cette semaine en plus de meetings, François Fillon doit s'afficher lors d'un déplacement avec son ancien rival de la primaire pour montrer une unité de la famille Les Républicains alors que de nombreux sarkozystes sont revenus au centre du jeu ces dernières semaines.
L'ancien président de la République avait appelé les électeurs à voter "sans états d'âme" pour son ancien Premier ministre afin de garantir l'alternance. Reste à savoir si suffisamment d'électeurs laisseront leurs états d'âme de côté pour garantir une qualification de leur champion.
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