Macron s'est "montré très ouvert" à l'idée de la mise en place d'une écotaxe régionale
Le président de la région Grand-Est et des régions de France a plaidé mardi devant Emmanuel Macron la mise en place d'une écotaxe régionale pour les poids-lourds en transit. Philippe Richert propose l'application de cette taxe pour les régions "volontaires". Le président de la République s'est "montré très ouvert" durant ce rendez-vous à l'Elysée, selon M. Richert.
"Le président s'est montré très ouvert" a assuré Philippe Richert (LR), président de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et président des régions de France au lendemain de son entrevue mardi à l'Elysée. "On peut imaginer que l'on transfert les compétences routes nationales de l'Etat aux régions qui le souhaitent avec la possibilité de mettre en place la taxe sur le transport de transit" a assuré le président de région sur France Bleu Alsace mercredi. "Il était très intéressé, très ouvert mais sans dire qu'il y a une conclusion (...)" a précisé M. Richert qui se bat pour cette taxe visant les poids-lourds depuis qu'il est arrivé à la tête de cette nouvelle méga-région en janvier 2016.
LIRE AUSSI. Richert veut relancer le chantier d’une écotaxe poids-lourds régionale
Régions: Richert demande plus de pouvoirs à Emmanuel Macron
"On en a discuté, effectivement, il a été très ouvert là-dessus" a confirmé, très clairement, M. Richert à propos de la discussion autour de l'écotaxe régionale avec le président de la République. "L'idée a fait son chemin, il faut maintenant regarder comment on peut le transférer" a-t-il affirmé, assurant qu'il ne "souhaite pas qu'on applique l'écotaxe sur le plan national pour les camions à partir de 3,5 tonnes mais ce sont d'abord les véhicules de transit qui nous intéressent" note M. Richert. Le président du Grand-Est met surtout en cause les camions qui "contournent l'Allemagne" pour "échapper à la taxe", une pratique "pas acceptable", selon lui.
L’écotaxe qui est l’un des plus grands scandales gouvernementaux de ces dernières années pourrait coûter jusqu’à 10 milliards d’euros à l’Etat : emplois, engagements contractuels, portiques sur l’autoroute, stockage du matériel… "Je souhaite que l’État transfère aux régions son patrimoine routier national hors autoroute. Une fois que cela sera fait, nous pourrons mettre en place l’écotaxe. Dans le Grand Est, cela nous rapporterait entre 200 et 300 millions d’euros par an", expliquait Philippe Richert début 2017 qui demandait au gouvernement de ne pas démonter les portiques dans sa région. Chaque portique aurait coûté entre 600 000 et un million d’euros, selon un rapport du Sénat de mai 2014 et le démontage d’un seul portique coûterait 150 000€.
Reste désormais à savoir quel poids Nicolas Hulot, nouveau ministre en charge de ces dossiers sensibles de l’Ecologie, de l’Energie et de l’Environnement, numéro 3 du gouvernement va jouer dans ces demandes de M. Richert. Le 22 mars, pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait déjà assuré qu’il ne rouvrirait pas le sujet de l’écotaxe : pour lui il faut reprendre ce dossier avec l’euro vignette. C’est un représentant du candidat qui l’avait indiqué devant l’association TDIE (Transport Développement Intermodalité Environnement) lors d’un débat sur les transports.
1 Commentaire