En Alsace, François Fillon tape sur Macron et fait l’éloge de la "culture française"
A 17 jours du premier tour, le candidat LR a mis au centre de son discours de Strasbourg la «culture française», thème peu abordé par ses concurrents. L’occasion pour François Fillon d’attaquer son meilleur adversaire: Emmanuel Macron. Après l’épisode de la farine, il s’est montré déterminé à la tribune.
Scotché en dessous des 20% d’intentions de vote derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron accélère toujours plus sa campagne à un peu plus de deux semaines du vote en multipliant les meetings aux quatre coins du pays. Jeudi soir, le candidat de la droite et du centre a fait face à 3 000 militants venus du Grand-Est au parc des expositions de Strasbourg devant des élus bien plus nombreux que durant le trou d’air traversé il y a trois semaines par l’ancien premier ministre.
Après avoir reçu de la farine jetée par un opposant qui l’attendait au milieu de la foule à quelques mètres de la scène, M. Fillon a retrouvé le premier rang où il s’est levé pour saluer la foule comme montrer sa détermination alors qu’il est donné éliminé dès le premier tour dans les sondages. Avant lui, à la tribune, Luc Chatel devenu son porte-parole assurait que François Fillon est le "meilleur rempart" à Marine Le Pen donnée en tête. Emmanuel Macron quant à lui "est d'accord avec tout le monde" déplore M. Chatel à la tribune assurant que le candidat d'En Marche est le "fils spirituel" de François Hollande.
Le président de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine a été copieusement sifflé dans la salle du parc des expositions alors qu'il prenait la parole. Philippe Richert avait appelé François Fillon à prendre du recul alors qu'il était empêtré dans l'affaire des emplois fictifs présumés de son épouse et de ses enfants. Au premier rang, plusieurs élus lorrains avaient fait le déplacement notamment François Grosdidier (ex-soutien de Juppé), Nadine Morano, Michel Heinrich, Celest Lett qui le soutient depuis la première heure de la primaire.
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Suivez le meeting de François Fillon au parc expo de Strasbourg
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- Le "multiculturalisme fait de nous la proie idéale de l'islamisme radical" -
«Soyez fiers, mes amis, d'être français, soyez fiers de votre culture. Oui, soyez fiers de votre drapeau tricolore et mêlez ses trois couleurs aux étoiles de l'Europe!» a lancé le candidat qui a consacré son discours aux questions culturelle et européenne. Dans la capitale européenne Strasbourg, M. Fillon compte aussi créer à Strasbourg, de concert avec la chancelière Angela Merkel, «un musée franco-allemand pour rappeler que la Renaissance, la Réforme, l'humanisme, les Lumières, sont nés de convergences d'esprits et d'artistes européens».
Il a dénoncé «le multiculturalisme» qui, parmi d'autres effets, «fait de nous la proie idéale de l'islamisme radical». Celui qui fut ministre de l'Éducation nationale veut «refonder notre République à partir de l'école, de la famille, de la culture», «incarner la Nation dans un récit national». «Chez Hamon, Mélenchon, Le Pen, la nation est une réalité hors sol, qui vit en autarcie avec des règles utopiques», s'étonne-t-il, en ironisant à propos d'Emmanuel Macron pour qui «l'histoire française est trop étroite, l'identité un carcan, la France de demain, c'est un gigantesque espace de co-working où chacun vaque à ses occupations». «En marche!, c'est l'idéologie du bougisme, qui se déclare ennemie de toute forme de permanence».
«Je suis la cible d'un acharnement impitoyable, même avec les plus minables arguments», avait déploré le candidat, revenant sur son enfarinage. «Merci pour votre fidélité, je tiens grâce à vous!». Le candidat LR croit d’ailleurs toujours en ses chances affirmant que les 15 derniers jours de campagne peuvent lui servir et affaiblir le favori Emmanuel Macron qui accuse une baisse dans les sondages. Selon une enquête Elabe publiée mercredi, Emmanuel Macron n’est plus qu’à 23,5% des intentions de vote à égalité avec Marine Le Pen. Le candidat compte aussi ce dimanche sur un grand rassemblement à la Porte de Versailles à Paris, là où son rival d’En Marche avait rassemblé entre 10 et 15 000 personnes en décembre dernier à la surprise générale.
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