Dernières heures pour un choix démocratique historique entre Macron et Le Pen

Politique

Les affiches de Marine Le Pen et Emmanuel Macron pour le second tour de la présidentielle, devant un bureau de vote de Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Les deux candidats, M. Macron et Mme Le Pen, ont achevé vendredi leur campagne du second tour à quelques heures d’un choix historique pour 45 millions d’électeurs appelés aux urnes dimanche. Emmanuel Macron arrivé en tête au premier tour (24,01%) a achevé sa campagne par un dernier meeting jeudi où il a promis un “renouvèlement total“ de la vie politique tout en tendant la main aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, Benoit Hamon et François Fillon. 

Le premier s’est montré flou sur sa position de second tour appelant à battre le FN sans annoncer un appel au vote en faveur du candidat d’En Marche! tandis que les candidats de premier tour de LR et du PS ont clairement appelé à voter Macron. Une consultation réalisée auprès des militants “insoumis“ a montré une profonde division: un tiers prônait le vote blanc, un autre tiers le vote pour Emmanuel Macron et un dernier tiers pour l’abstention.

Lors du débat, Emmanuel Macron a tenté de défendre ses propositions tout en renvoyant le FN à son passé. Le candidat d’En Marche n’a toutefois pas réussi à s’imposer face à Marine Le Pen et ils ont contribué tous les deux à rendre le débat brouillon, tendu et particulièrement critiqué par les électeurs et la presse.

Marine Le Pen de son côté (21,3%) a dominé la première semaine de la campagne s’accordent à dire de nombreux observateurs mais a raté la fin de sa campagne notamment durant le débat télévisé où elle s’est montrée agressive face à son adversaire qu’elle a sans cesse renvoyé au bilan de François Hollande l’appelant régulièrement “monsieur le ministre“. Lors de son dernier meeting de campagne jeudi, elle a répété être la “voix du peuple“ et a exhorté les électeurs “patriotes“ à la mobilisation. “Dimanche, pas une voix patriote ne doit manquer“ a-t-elle lancé lors d’une réunion publique sur une terre rurale frontiste.

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Samedi dernier, elle a affiché son spectaculaire ralliement de Nicolas Dupont-Aignan (4,7%) qui a rejoint la candidate du FN. Celui qui sera son Premier ministre en cas de victoire de Marine Le Pen est le premier ralliement de l’histoire du parti d’extrême droite. Outre son discours au meeting de Villepinte lundi 1er mai, il a multiplié les interventions médiatiques et a un effectué un déplacement commun à Reims vendredi matin pour achever la campagne. 

Une visite de la célèbre cathédrale qui a fait naufrage. Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan ont été accueillis par des militants d’En Marche! et de la France Insoumise les obligeant à se confiner à l’intérieur du monument et à partir par une porte dérobée dans la confusion générale.

François Hollande chef de l’Etat sortant a multiplié les appels au vote en faveur d’Emmanuel Macron et a dit vendredi espérer “le plus haut score possible“ pour son ancien ministre. En fin de journée, il a même appelé à ne pas ne pas mettre “l’arme nucléaire entre n’importe quelles mains”. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve, le PS, le parti Les Républicains, l’UDI et de nombreux ténors politiques de François Fillon à Nicolas Sarkozy en passant par Jean-Louis Borloo ont appelé à voter Macron. 

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La qualification du FN au second tour a aussi réveillé la société civile, de nombreux chefs d’entreprises en passant par des médias (La Croix, Le Monde, Libération, Médiapart, …) qui ont appelé à voter contre le FN. Si la mobilisation était sans rapport avec 2002, quelques manifestation et rassemblements ont été organisés ces quinze derniers jours en France contre Marine Le Pen. Des associations comme la Licra, SOS Racisme mais aussi des cultes (juifs, musulmans, protestants) ont appelé à voter Emmanuel Macron. L’église catholique s’est mise en retrait et n’a pas donné de consigne de vote.

Dans les différentes enquêtes publiées ces derniers jorus, Emmanuel Macron continue d'être largement en tête avec environ 60% des intentions de vote d'après BVA, Ipsos-Sopra Steria, Ifop-Fiducial, OpinionWay-Orpi et Elabe.

Dimanche, les bureaux de vote ouvrent dès 8H jusqu’à 19H partout en France sauf dans les grandes villes (Paris, Lille, Lyon…) où ils accueillent les électeurs jusqu’à 20H.