Porté par les sondages, Mélenchon se présente comme le "candidat de la paix"

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(PHOTO: Blandine Le Cain/ FLICKR/ CC)

Comme il y a cinq ans Jean-Luc Mélenchon a choisi Marseille (Bouches-du-Rhône), dimanche, pour réunir ses partisans. Ils étaient 70 000, selon les organisateurs, sous le soleil et devant la mer Méditerranée pour écouter le candidat de la France insoumise se livrer à une ode à la "paix" rameau d'olivier au veston. 

"Si vous voulez la paix, ne vous trompez pas de bulletin de vote" et "si vous en choisissez un pour la guerre, ne vous étonnez pas si elle finit par arriver", a déclaré le candidat de La France insoumise devant ses partisans alors qu’un sondage publié quelques heures plus tard va confirmer sa dynamique spectaculaire. Selon TNS-Sofres Kantar-One Point pour RTL, LCI et Le Figaro, M. Mélenchon est désormais à 19% devant François Fillon crédité de 18% d’intentions de vote. Il y a semaine, l’ancien socialiste théorisait la possibilité de rattraper le candidat Les Républicains dans les enquêtes d’opinion. L’ancien Premier ministre tenait au même moment à un meeting géant devant 25 000 militants à Paris, Porte de Versailles.

"Aujourd'hui comme hier, je me réjouis que la France soit métissée et tous ses enfants sont nos enfants" a-t-il lancé à une foule dense après avoir fait respecter une minute de silence en hommage aux migrants morts en Méditerranée. En 2012 déjà, le candidat de gauche avait tenu un grand discours à Marseille alors qu’il était porté par les sondages. Mais à quelques jours du premier tour, le leader est finalement retombé à 11% dans les urnes. 

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"Si vous voulez la paix, ne vous trompez pas de bulletin de vote !" a lancé M. Mélenchon laissant planer le risque d’une guerre. Jean-Luc Mélenchon s’est posé en homme de la paix face à "la menace d’une guerre généralisée dont les prémices, dorénavant, sont réunis par la conjonction des armes, des conflits et des chefs violents". "Ces guerres ont eu parfois la religion pour prétexte, mais elles n’ont jamais cessé d’être autre chose qu’une dispute pour accaparer les matières premières.

- "Si vous voulez la paix, ne vous trompez pas de bulletin de vote !" -

On a vu comment, avec ce prétexte, au Moyen Orient, en Irak et en Syrie, un abominable conflit a éclaté où se sont entremis les importants du monde et les puissances régionales" dit-il affirmant qu’il veut que la France quitte l’OTAN. Le candidat de la France Insoumise est également revenu sur le bombardement de la Syrie décidé unilatéralement par Donald Trump.  "Elle ne mène à rien, elle n’interrompt rien, elle ne fera qu’aggraver la surenchère guerrière" dénonçant une "intervention irresponsable". 

Jean-Luc Mélenchon a également critiqué l’actuelle constitution qui donne "le pouvoir au président de la Ve République de commencer une guerre sans avoir de compte à rendre au Parlement avant quatre mois". "Je vous propose que nous nous retirions des enchaînements mortels et désastreux que contient l’OTAN, et que nous en sortions. Et le plus vite, sera le mieux !". Un autre candidat, François Asselineau, propose également une sortie de l’OTAN. 

Pour lui, "les rôles avaient été distribués, et la France, paraît-il, était vouée à n'avoir à choisir qu'entre deux extrêmes", a relevé le candidat, décrivant d’un côté une extrême droite "condamnant notre grand peuple multicolore à se haïr entre lui-même", et de l'autre "l'extrême marché, sorte de magie noire qui transforme la souffrance, la misère, l'abandon en or et en argent" attaquant là Emmanuel Macron sans le citer. "Vous voici, vous autres, le peuple central, celui qui aspire à vivre de son travail, de ses inventions, de ses poèmes, de son goût d'amour pour les autres. Et vous avez maintenu allumée sous la cendre la braise qui dorénavant incendie de nouveau nos clameurs et nos enthousiasmes", a déclaré Jean Luc Mélenchon. "La victoire est à la portée de nos efforts !", a-t-il lancé sous les applaudissements de la foule. 

M. Mélenchon va multiplier les meetings d’ici le premier tour pour confirmer et amplifier sa dynamique. Le 18 avril il sera en meeting à Dijon mais aussi dans six autres villes dont Nancy (Meurthe-et-Moselle) grâce à son hologramme déjà testé en février pour un double meeting.