En meeting, François Fillon "ne demande pas à être aimé" mais à "être soutenu"
Devant des milliers de soutiens, au moins 20 000, François Fillon a sonné la mobilisation à quatorze jours du premier tour alors que le leader de gauche Jean-Luc Mélenchon est en train de le doubler dans les sondages. "Je ne vous demande pas de m'aimer mais de me soutenir" a lancé le candidat de la droite à ses partisans, en référence à ses affaires qui lui ont fait perdre de nombreux électeurs potentiels.
Le candidat de la droite et du centre, toujours donné éliminé dès le premier tout, a joué ses dernières cartouches dimanche lors d'un grand meeting à La Porte de Versailles à Paris. Devant ses partisans, M. Fillon a clairement misé sur le contenu de son projet plébiscité pendant la primaire de la droite. Tentant de mettre sa personnalité de côté largement liée aux affaires qui ont secoué sa campagne, il a affirmé: "je ne vous demande pas de m'aimer mais de me soutenir" a-t-il lancé en conclusion de son discours prononcé devant au moins 20 000 militants chauffés à blanche et agitant des drapeaux tricolores.
François Fillon, et ses soutiens avant lui à la tribune, ont surtout attaqué Emmanuel Macron. Le candidat d'En Marche c'est "5 ans de marche arrière" a prévenu le candidat LR. "L'équipage socialiste refera surface" a agité M. Fillon qui n'a cessé de renvoyer Emmanuel Macron au bilan du quinquennat de François Hollande. "L'alternance c'est nous" dit-il alors qu'il a présenté ses candidats aux législatives quelques heures plus tôt. "Chez Emmanuel Macron, le concept national est démodé" comparant sa volonté de faire de la France un "gogantesque espace de co-working où chacun vaque à ses occupations". "Plutôt que le marketing du vide, je propose l'appropriation de la culture française" a poursuivi M. Fillon qui a concentré l'essentiel de ses attaques contre le favori des sondages qui lui a pris la place du candidat de second tour face à Mme Le Pen. "Je ne porterai pas en terre le cercueil de la culture française" comme "veut le faire Emmanuel Macron" dit-il dans son sprint final.
- Macron c'est "5 ans de marche arrière" -
Il a rappelé vouloir "diminuer la dette de l'Etat", "ramener les efectifs de la fonction publique dans des proportions raisonnables",permettre de "travailler jusqu'à 65 ans", "établir des quotas pour l'immigration", "supprimer les 35 heures", "aller vers le plein-emploi" a-t-il listé. Marine Le Pen a été globalement peu attaquée. Il a accusé la favorite des sondages de "vouloir faire descendre directement en 2e division en fermant les frontières et en revenant au franc". Son nom a d'ailleurs été peu hué par les militants contrairement à ceux 'Emmanuel Macron, François Bayrou et même Nicolas Dupont-Aignan qui essaie de grapiller des voix chez les électeurs de droite déçus. Il a également attaqué - au détour d'une seule phrase - Jean-Luc Mélenchon qui est en passe de le dépasser dans les sondages. "M. Mélechon se rêve en capitaine du cuirassé Potemkine, mais il négociera la feraille du Titanic" a lancé le candidat de la droite qui a rappelé que l'Etat était en "faillite", référence à sa phrase de Premier ministre qui avai fait polémique à l'époque.
M. Fillon a également promisde réduire de 8% les effectifs de la fonction publique affirmant avoir "écouté" et respecter" les fonctionnaires. "L'augmentation du temps
de travail se répecrutera sur leur salaire" a promis le candidat qui souhaite faire travailler les fonctionnaires 37H. Alors que le FN reste en tête des intentions de
vote, il a aussi misé sur un discours musclé en évoquant l'islam et le terrorisme appelant "nos compatriotes musulmans à se soulever contre l'obscurantisme et nous aider à faire le ménage". Promettant de "protéger la France" et de "faire la guerre au totalitarisme islamique partout où il tente de s'infiltrer sur notre terriroire", il a demandé
une action coordonnée des pays face aux massacres en Syrie alors que les Eatts-Unis de Donald Trump ont décidé de frapper seul le régime de Bachar-el-Assad. Sa décision est "humaine, comphrénsible et on ne peut que y adhérer (...) mais la responsabilité de la France c'est d'abord de faire respecter le droit international".
- Peu d'attaques visant Le Pen et Mélenchon -
Se présentant comme "souverainiste" et "gaulliste", il a rappelé avoir "le soutien de Nicolas Sarkozy et Alain Juppé" qui ont appelé vendredi à voter pour François Fillon
malgré les doutes liés à la mise en examen du candidat dans l'affaire des emplois fictifs présumés de son épouse Penelope assise au premier rang du meeting et de ses enfants. "J'ai surtout le vôtre" s'est-il réjouit sous les "Fillon président, Fillon, président" et "on va gagner, on va gagner!". Revenant du bout des lèvres sur les affaires, il a répété son anaphore employée lors du débat du 4 avril. "Un président exemplaire, (...) c'est un homme qui propose au peuple ce qu'il croit juste, et lorsqu'il est investi met tout en oeuvre pourréaliser le projet sur lequel il a été élu (...) un président exemplaire c'est un président qui n'a pas un regard pour les manoeuvres d'appareil, ce que le Général de Gaulle appelait le poison et les délices du système (...) un président exemplaire, c'est un président que rien ne peut intimider, ni la calomnie, ni les pressions, ni même l'incompréhension, parce qu'il est devenu, après l'élection, comptable des espoirs du peuple".
- Dépassé par Mélenchon, il a besoin de "vous" -
"J'ai besoin de votre force, de votre courage, de votre volonté, il faut que vous alliez partout pour dire que nous avons un projet précis et puissant, un projet qui est le
meilleur pour la France" a-t-il lancé rappelant les accents des discours de Nicolas Sarkozy en 2012 donné battu par François Hollande dans les sondages. "J'ai besoin de votre force, de votre courage, de votre volonté" a-t-il demandé à ses partisans. Ce "n'est pas la fin d'une campagne" mais le "début d'une grande aventure" veut croire l'ancien locataire de Matignon. "Il y aura des traverses, des tempêtes, des vents contraires, mais rien ne nous découragera" a conclut le candidat qui avait débuté son discours par "il y a un mois, on vous croyait à genoux" faisant référence au rassemblement du Trocadéro.
A quatorze jours du premier tour, un sondage BVA publié samedi donne Jean-Luc Mélenchon à 17% et François Fillon à 18% tandis qu'une autre enquête publiée dans la foulée du meeting de François Fillon dimanche (Kentar-One Point) donne l'avantage au candidat de gauche. M. Mélenchon dépasse pour la première fois (19%) François Fillon (18%) mais les deux outsiders restent encore derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron donnés à égalité à 24%.
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